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AGRICULTURE BIO

Vers un développement structuré des filières bio d'Aura

Région phare dans le développement de l'agriculture biologique, Auvergne-Rhone-Alpes vise à rester leader tant pour la production que la commercialisation des produits bio. Dans ce but, le conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes a engagé un nouveau Plan bio régional qui prévoit notamment d'encourager la structuration des filières longues. Focus sur les enjeux et pistes de travail en faveur des filières bio, identifiés par et avec les acteurs régionaux.
Vers un développement structuré des filières bio d'Aura

Le développement des surfaces engagées en bio ne se dément pas depuis 2017, tant au niveau national que régional sur les filières végétales. En Auvergne-Rhône-Alpes, en grandes cultures, la mobilisation des organismes stockeurs, des transformateurs de céréales et oléoprotéagineux et des opérateurs économiques a permis d'engager un travail collectif pour répondre à la demande sur des espèces telles que le blé tendre, le maïs, le triticale... Ils ont notamment renforcé les actions auprès des producteurs pour consolider l'offre en volume et en qualité. Un second axe de travail concerne les semences bio. Déjà obligatoires en bio, le renforcement à venir des exigences réglementaires nécessite de l'anticipation et le renforcement des partenariats avec le Gnis. Enfin, sensibiliser les éleveurs aux alternatives de l'utilisation du soja d'importation sera une action primordiale. Les fruits font partie des produits bio les plus consommés en France. Au niveau d'Auvergne-Rhône-Alpes, les acteurs régionaux identifient plusieurs enjeux comme le besoin en appui technique et en travaux de recherche dans les fermes, le développement qualitatif de l'offre et sa diversité, la maîtrise des données économiques de la filière, la communication sur la bio et les signes officiels de qualité.
Du coté des plantes à parfum aromatiques et médicinales (Ppam), la filière régionale est très atomisée et très concurrentielle avec une diversité d'acteurs importante, rendant difficile l'identification d'actions collectives ou transversales à mettre en œuvre. Enfin, sur la filière viticole, les acteurs régionaux soulignent une concurrence de plus en plus forte des démarches environnementales au détriment de la certification bio. Une action de communication destinée à mettre en avant les opérateurs pourrait s'envisager.

En élevages : autonomie alimentaire et finition

Concernant les viandes ovines et bovines bio, un des enjeux majeurs reste le développement de l'engraissement car il n'y a actuellement pas de marché pour le maigre et il reste trop d'animaux bio qui ne sont pas valorisés dans les circuits bio. L'autonomie alimentaire sur les exploitations et entre exploitations reste à privilégier et à encourager, via des échanges avec les céréaliers. Enfin, la connaissance du marché et des stratégies des producteurs sur le territoire régional semble être une priorité pour pouvoir agir en conséquence. Concernant la filière bovins lait, il y a un enjeu fort de communication pour le maintien de l'image du lait bio, de plus en plus concurrencé par d'autres démarches éco-citoyennes. Le secteur a rencontré une très forte dynamique de conversion ces dernières années. Pour continuer à sécuriser le passage en bio, la constitution de groupes d'échanges et la diffusion de références technico-économiques de façon plus large et plus systématique doit se poursuivre. Comme pour les filières d'élevage précédentes, la question de l'autonomie alimentaire sur l'exploitation reste prépondérante. Pour finir dans le secteur des œufs, la demande tire toujours la production vers le haut. Si bien qu'il y a nécessité à inciter les conversions notamment en diffusant les références et innovations techniques mais aussi en facilitant l'accès au financement pour l'achat ou la construction d'un bâtiment de poules pondeuses. Sur le secteur de la volaille de chair, des difficultés sur l'équilibre matière persistent : il faudrait investir les pistes de la restauration collective et de la communication auprès des consommateurs pour pouvoir valoriser davantage les cuisses et les abats.

Et maintenant, quelles suites ?

L'identification de ces enjeux et pistes de travail s'est effectuée lors de huit groupes de travail thématiques sur la « structuration des filières longues bio », ouverts aux opérateurs économiques de la région (en lien avec les comités de filière), animés par la chambre d'agriculture régionale et Coop de France Aura, avec la participation de la Frab Aura, du Cluster bio et de l'Aria... Une journée de restitution inter-filières est prévue en novembre, dans le but de permettre aussi à tous les participants de se rencontrer et d'échanger. Les délibérations régionales sont attendues avant la fin 2018 pour valider les pistes d'actions concrètes à engager à partir de 2019. 
Laetitia Leray, Coordinatrice régionale filières bio