Vignes drômoises : davantage de soucis de mildiou au sud qu’ailleurs

Au nord de Valence :
En Crozes-Hermitage, « les vignes sont très belles », selon Pierre Combat, vice-président de la chambre d'agriculture de la Drôme en charge de la viticulture. « On ne peut faire mieux ». Daniel Brissot, responsable du vignoble à la Cave de Tain, ne note pas de réels problèmes sanitaires. Fin mai-début juin, la pression mildiou existait mais « nous n'avons eu aucun dégât, les viticulteurs ont réussi à maîtriser la maladie, assure-t-il. Le vignoble est très sain ». Après le 13 juin, il n'a pas plu pendant un mois, « c'est rare ». Les orages du 14 juillet (très variables, avec 20 mm de pluie sur certains secteurs, 40 sur d'autres) ont été bénéfiques. A présent, le vignoble est à la limite du stress hydrique. La pluie (sans grêle) serait la bienvenue. « Pour l'instant, le vignoble est moins en stress hydrique qu'en 2017 mais l'été n'est pas fini », observe Daniel Brissot. A l'heure actuelle, il estime que la récolte devrait être moyenne, voisine des rendements de base mais tout dépendra des pluies d'août. Pour le moment, « les voyants sont au vert ». Les vendanges s'annoncent plutôt précoces et ne devraient pas déborder sur octobre.
Dans le Diois :
Sur le secteur du Diois, Nicolas Fermond, conseiller viticole à la Cave de Die Jaillance, signale « une très belle sortie de grappes au printemps, une belle fertilité ». La pression mildiou a été très importante et il y a eu un peu de coulure sur jeunes vignes. Dans le bas de la vallée, la pression mildiou a été forte « mais les viticulteurs ont été vigilants et ont relativement bien tenu la maladie. Et l'oïdum semble discret, cette année. » Du début de l'année au 12 juin, le cumul des pluies s'élève à 630 mm, soit la quantité atteinte début ou mi-octobre en année normale. « Les vignes ne souffrent pas encore du sec mais les premiers symptômes apparaissent », constate encore le conseiller. D'après lui, la récolte ne sera pas pléthorique. Elle s'annonce moyenne.
Dans le Sud-Drôme :
Isabelle Méjean, responsable de l'équipe viticulture à la chambre d'agriculture de la Drôme, relève qu'avec les pluies excessives du printemps, la pression mildiou a été maximale dans le Sud de la Drôme. « Globalement, les parcelles très précoces, très poussantes sont les plus touchées. Les dégâts, localement, sont importants sur vignes en zones très sensibles, insuffisamment protégées. Ils dépendent aussi des dates de traitement et surtout de la qualité des pulvérisations. Il fallait resserrer les interventions, cette année. Il y a eu des attaques sur grappes. Par conséquent, il y aura des pertes de récolte. » Les cépages grenache, carignan, merlot, marsanne sont plus touchés que la syrah, le viognier et le mourvèdre. Pas de problèmes d'oïdium non plus sur ce secteur et une faible pression des insectes ravageurs (peu de vers de la grappe). En bio, l'état sanitaire des vignes varie en fonction des situations, du rapprochement ou non des interventions... Dans les sols à faible réserve utile, des vignes commencent à être en stress hydrique, selon leur charge en raisins. Compte tenu des conditions climatiques actuelles, l'Inao a autorisé l'irrigation des vignes AOC Côtes-du-Rhône méridionales jusqu'au 15 août, à la demande du syndicat général. Les vignes sont actuellement en cours de véraison, signale encore Isabelle Méjean, et la récolte devrait être précoce.
Annie Laurie