L'optimisme est de retour à la fédération drômoise des IGP viticoles, qui vient de tenir son assemblée générale à Propiac, le 26 mars. Son rôle est d'assurer la gestion et la défense des vins IGP (indication géographique protégée) du département : Drôme, Collines rhodaniennes et Coteaux des Baronnies. Dans son rapport moral, le président, Adelin Marchaud, a affiché son optimisme, contrebalançant ainsi le pessimisme ressenti à la même époque l'an dernier du fait de la faible récolte et du manque d'engagement et d'intérêt des opérateurs. « En gestion, on a été bien ! », a-t-il déclaré. Il en a été de même avec les déclarations de revendication, assurées « avec compétence », ainsi que dans les relations publiques et politiques, jugées « soutenues ». Quant à la défense, point le plus vaste, « les progrès sont moins faciles à obtenir », a ajouté le président. Cela concerne la défense stricto sensu du nom de l'IGP et sa place dans son environnement et son marché. Peu de contentieux sur le nom des IGP locales ont été constatés. Par contre, de nombreux producteurs des Bouches-du-Rhône, du Var et du Vaucluse s'accaparent le terme « provençal », ce qui privent les producteurs de la Drôme provençale de son utilisation. Le terme « Méditerranée », très porteur, a le vent en poupe.
Sur le marché des IGP, le vin rosé enregistre une importante demande, ce qui induit un changement progressif de couleur de production en Sud-Drôme. A l'inverse, les ventes de vin rouge stagnent et finiront par reculer. Globalement, les vinificateurs du Sud-Drôme prennent le virage de la qualité. Les vins élaborés cette année s'inscrivent pour la plupart dans les standards « Provence ». Lancée dans les zones en IGP Collines rhodaniennes et Drôme, le label HVE (haute valeur environnemental) progresse.

Des cépages résistants convaincants

Par ailleurs, une gamme de cépages résistants aux maladies fongiques et s'adaptant au réchauffement climatique a été testée dans les Collines rhodaniennes. Les vins issus de ces essais et les dégustations effectuées ont convaincu les producteurs. Grâce au recours à ces cépages, qui permettent aussi de lutter contre l'érosion génétique, l'usage des phytosanitaires contre le mildiou et l'oïdium a pu être réduit de 30 à 40 %, partout en Drôme. Cela en fait donc un outil adapté aux contraintes environnementales pour les années à venir. Ils sont à intégrer dans le cahier des charges. Pour les cépages blancs et gris : Floréal, Muscaris, Solaris, Soréli, Souvignier, Voltis ; pour les rouges : Artaban, Monarch, Prior, Vidoc.
« Continuons d'élaborer un vin qui plaît, il aura sa place et attirera par lui-même », a conclu Adelin Marchaud. 
J.-M. P.

Repères / Campagne 2017-2018