Volailles fines du Dauphiné : l'union fait la force

« Les membres de l'association des volailles fines du Dauphiné ont plusieurs points communs, explique sa présidente, Céline Chevalier. Nous pratiquons tous l'élevage fermier long* et à l'extérieur. Si possible, nous fabriquons à la ferme l'aliment de nos volailles. Et nous sommes tous en vente directe : à la ferme, dans des magasins de producteurs, sur des marchés, foires ». Pour certains adhérents de cette association (qui a tenu son assemblée générale en février à Romans), les volailles constituent leur activité principale. Pour d'autres, c'est une activité de diversification, comme pour Céline Chevalier qui produit des plants potagers biologiques (voir encadré ci-...).
L'intérêt d'être regroupés
L'association des volailles fines des Collines, telle était sa dénomination lors de sa création voici vingt-cinq ans. Elle a été fondée dans le but « d'aider les agriculteurs du Nord-Drôme à se diversifier avec l'élevage de chapons ». En 2013, elle a été élargie au Dauphiné (d'où son changement de nom). En 2018, elle comptait onze membres dont quatre Isérois, dernièrement rejoints par cinq autres adhérents. « Notre souhait est d'ouvrir encore plus l'association car plus nous serons nombreux, plus il y aura des échanges, confie sa présidente. Le fait d'être regroupés a un intérêt pour la communication, la vente. Mais aussi pour des achats groupés de poussins destinés à la production de chapons. Avant, on en faisait également pour du maïs blanc, qui entre (avec le lait) dans la composition de l'aliment de finition de ces volailles festives. Maintenant, il est cultivé par un membre de l'association. » Est en outre envisagée la mise en place de commandes groupées d'autres céréales.
Biosécurité, sanitaire
Côté sanitaire, Céline Chevalier revient sur une réunion d'information et d'échange de la fin de l'année dernière (voir en page 4 de L'Agriculture Drômoise du 29 novembre 2018 ou sur notre site internet). Une demi-journée technique (à Chatte) sur l'application des normes de biosécurité en élevage fermier organisée par l'association des volailles fines du Dauphiné en partenariat avec l'APFI (association des producteurs fermiers de l'Isère) et en lien avec les GDS (groupements de défense sanitaire) des deux départements. Elle était animée par François Gaudin, conseiller spécialisé en volailles fermières pour les chambres d'agriculture de la Drôme et de l'Isère. Il assure également l'animation de l'association. Le but de la réunion était d'évoquer la manière dont les éleveurs en circuit court peuvent s'adapter à la réglementation biosécurité : définition des unités de production, sas sanitaires... Par la suite, a été lancée une première commande groupée de sur-chaussures (qui constituent, réglementairement, une alternative au changement de chaussures pour entrer dans les bâtiments avicoles).
Toujours dans le domaine sanitaire, Céline Chevalier salue la création ce début d'année d'une section avicole au GDS de la Drôme (voir en page 3 de L'Agriculture Drômoise du 24 janvier dernier ou sur notre site internet). Une section mise en place pour répondre aux besoins des éleveurs indépendants, notamment en termes de biosécurité, équarrissage... « Il ne faut jamais rester seul en cas de contrôles ou problèmes sanitaires », appuie Céline Chevalier.
Formation, information...
En termes de formations, l'association des volailles fines du Dauphiné relaie les attentes des éleveurs. L'une d'elles, en octobre 2018, a porté sur l'aménagement des parcours (plantations) dans le but d'être éligible à une aide du plan régional de filière. La chambre d'agriculture de la Drôme l'a organisée avec un bureau d'étude en agroforesterie (Agroof) sur deux journées, l'une théorique et l'autre pratique. Cette formation a de nouveau lieu ce mois-ci. Cette année, les chambres d'agriculture de la Drôme et l'Isère prévoient une offre commune de formations : sur l'élevage de poules pondeuses (un jour), la fabrication d'aliments à la ferme (un jour également) et l'aménagement de parcours (deux jours). Par ailleurs, François Gaudin étudie actuellement comment les volailles valorisent les couverts végétaux sur les parcours et devrait suivre des essais en 2020 dans le cadre de fonds régionaux.
L'association des volailles fines du Dauphiné affiche aussi la volonté d'organiser une demi-journée technique par an, comme par exemple des visites d'exploitations types. Son action, c'est encore la diffusion, fin 2018, d'une première lettre d'information auprès de ses adhérents. « L'idée est d'en proposer deux par an avec des informations techniques, réglementaires, un calendrier des formations et évènements, la présentation d'élevages », précise François Gaudin, qui en est le rédacteur. Enfin, rappelons que l'association des volailles fines du Dauphiné est à l'origine de la foire aux chapons du Chalon et co-organisatrice de la foire aux volailles festives de Saint-Donat-sur-l'Herbasse qui, souligne Céline Chevalier, « marchent bien ».
Annie Laurie
* Une centaine de jours en général.
Céline Chevalier, ses plants, ses volailles

