Vu au Salon de l'agriculture

Le salon international de l'agriculture 2016 a enregistré une fréquentation moins élevée que les années précédentes (80 000 de moins qu'en 2015). Le hall 1, celui des filières animales, a été très visité. Dans cet espace, se déroule le très attractif Concours général agricole des animaux, le plus important du monde. Il concentre le meilleur de l'élevage français. Ses chiffres sont de quelque 1 200 éleveurs présentant plus de 2 400 animaux (bovins, ovins, caprins, porcins, équins, asins et canins) de plus de 350 races.
Ce 53ème Salon de l'agriculture n'a pas été comme les autres. Samedi 27 février, l'inauguration du Sia par le président de la République a été houleuse. Insultes, bousculades, démontage du stand du ministère de l'Agriculture ont traduit la colère et la détresse des éleveurs. « Je suis éleveur, je meurs », affichaient-ils sur des banderoles et tee-shirts aux couleurs de deuil. Par ailleurs, des éleveurs ont maculé avec de la farine et un extincteur le stand de Charal, filiale du groupe Bigard (premier abatteur de France) pour dénoncer sa politique de prix.
Cerise était l'égérie de l'édition 2016 du Sia, une vache bazadaise, race d'excellente qualité bouchère et maternelle. 4 000 bazadaises sont aujourd'hui élevées en France par 135 agriculteurs, principalement en Aquitaine et Midi-Pyrénées. Grâce à un programme technique et génétique lancé en 1978, le déclin de cette race a pu être enrayé.
Le stand d'Interbev (association interprofessionnelle du bétail et des viandes) proposait trois types d'animations : « voyage au cœur de la filière viande », « le comptoir des viandes » (séances de découpe de viandes et de recettes) et « la ferme de Jolipré » pour les enfants (découverte du monde de l'élevage et de ses bonnes pratiques). Interbev affichait aussi une pétition contre « une arrivée massive, dans nos restaurants et commerces, de viandes bovines issues de Feedlots, dans le cadre du TTIP (accord de libre-échange entre l'Europe et les Etats-Unis) ». Un feedlot est un parc industriel d'engraissement de bovins destinés la production de viande à bas coût, contenant en moyenne 30 000 bêtes. Pétition consultable sur internet (http:/bit.ly/ViandeBovinePetitionTTIP).
En plus des animaux, l'Odyssée végétale est une autre attraction forte du Salon. « Ce poumon vert » s'articulait autour de quatre pôles (semer, protéger, récolter et transformer). Des messages étaient délivrés dans des cœurs. Chaque jour, des professionnels, produits et innovations étaient mis en avant. L'Odyssée végétale réunit 10 partenaires :
les Brasseurs de France, AIBS (Association interprofessionnelle de la betterave et du sucre), le Cédus (Centre d'études et de documentation du sucre), le Crédit Agricole, Farre (Forum des agriculteurs responsables respectueux de l'environnement), le Gnis (Groupement national interprofessionnel des semences et plants), Passion Céréales, Terre OléoPro (filière française des huiles et protéines végétales), l'UIPP (Union des industries de la protection des plantes) et Interfel (interprofession des fruits et légumes frais).
Pour la première fois de son histoire, l'organisation Vignerons indépendants de France tenait un stand au Sia. Objectif : faire découvrir les différentes facettes du métier, faire déguster des vins aux grands et du jus de raisin aux enfants...
Le 3 mars, les ministres de l'Agriculture et de l'Economie, Stéphane Le Foll et Emmanuel Macron, ont, entre autres, assisté à une présentation des lauréats des programmes agricoles et agroalimentaires d'avenir sur le stand de FranceAgriMer. Cette visite s'est déroulée dans le calme, malgré les tensions du monde agricole qui se sont largement exprimées au cours du Salon.
L'origine France a été mise à l'honneur avec une exposition photo lancée par les interprofessions agricoles et agroalimentaires en partenariat avec le ministère de l'Agriculture. La richesse du patrimoine gastronomique français a été montrée avec 17 grands panneaux photographiques.