Vus au salon Tech&Bio

Retrouvez nos trois pages spéciales de démonstrations vues au Tech&Bio 2019 en cliquant sur ce lien
Viticulture
Filets de protection climatique Filpack :
Dans la vigne du lycée agricole du Valentin, des filets de protection climatique ont été installés sur cinq rangs. Ils vont être suivis pendant trois ans, dans le cadre de l'Association Syrah recherche et développement, par des techniciens de la chambre d'agriculture de la Drôme et l'exploitation de l'établissement. Seront observés les effets sur le développement de la vigne, sa production (qualité et quantité), les bioagresseurs, l'ombrage, si la protection phytosanitaire n'est pas gênée, l'impact sur le temps de travail (pour remonter filets). Il s'agit d'un système Delta Cover. Un filet est placé de chaque côté du rang de vigne en forme de delta. En bas et en haut, dans les lisières, est intégré un fil synthétique polyamide sur toute la longueur qui sert de câble de soutien. En partie haute, des plaquettes tiennent le filet. En partie basse, des écarteurs les tendent. Par effet « peau de tambour » (ou « trampoline »), les grêlons ne peuvent atteindre raisins et feuilles. Pour rappel, l'Inao autorise les filets paragrêle dans les AOP viticoles depuis juillet 2018. « Ce n'est pas seulement une protection contre la grêle, souligne-t-on toutefois chez Filpack, mais climatique (brûlure, échaudage), contre les dégâts de vent, d'oiseaux, de gibier... Et, comme la vigne pousse entre les filets, il n'y a pas besoin de fils releveurs ni de rognage. Un écimage suffit. »
Arboriculture
Effeuilleuse pneumatique Olmi :
Les sociétés Chabas et Olmi (fabricant italien) ont présenté une effeuilleuse utilisée en vergers de pommiers et poiriers - dans l'idéal trois semaines avant la récolte - pour une meilleure coloration des fruits. Elle est équipée de quatre disques. La machine fonctionnant avec un gros compresseur, la puissance du tracteur requise est de 80-85 cv. La hauteur de travail est de 1,35 m, l'inclinaison du chassis de 30 °, la vitesse de travail de 1,5 à 2,5 km/h... Il existe un modèle arrière (celui en démonstration au Tech&Bio) et un avant. Il est recommandé de ne pas travailler par temps pluvieux car les feuilles sont plus difficiles à couper et les fruits plus fragiles. A partir de 2020, un autre modèle Olmi avec six disques devrait être proposé pour effeuiller plus en hauteur (nécessitant un tracteur d'au moins 105 cv). « En un passage, on arrive à enlever 25 à 30 % des feuilles en haies fruitières sans affecter les fruits car l'intervention est réalisée quand ils ne sont pas encore mûrs, a-t-il été indiqué côté constructeur. Et il n'y a pas de problèmes de mise à fruits l'année suivante. »
Maraîchage
Paillages de sol biodégradables :
Sur le pôle maraîchage, plusieurs paillages biodégradables ont été présentés. Il y avait un film composé de co-polyester et d'amidon de maïs, un autre d'acide polylactique (PLA) et d'amidon de maïs. Ces films sont utilisés depuis longtemps mais certains de leurs composants sont longs à se dégrader, explique Dominique Berry, conseiller spécialisé en maraîchage biologique à la chambre d'agriculture du Rhône. L'acide polylactique (issus de la fermentation de végétaux) demande une montée en température pour se dégrader. Pour bien faire, il faudrait composter ces films.
A aussi été montré un paillage à base de cellulose encore à l'essai (du fabricant Walky) : du papier recouvert dessus et dessous par un couchage hydrophobe (produit biodégradable) pour lui donner de la résistance. C'est un nouveau produit qui revient (testé pendant plusieurs années à la Serail*), et à suivre. Il y avait un autre film (fabriqué par Géochanvre) 100 % naturel composé de fibres de chanvre et de lin liées par projection d'eau sous forte pression sans ajout d'adjuvant (hydroliage). Ce produit entièrement biodégradable est en cours de test dans des stations d'expérimentation et chez des maraîchers. Il donne des résultats techniques et agronomiques intéressants en termes de protection contre les adventices, de maintien de l'humidité du sol, de durée de vie. Des maraîchers en sont satisfaits. Ce film est une matière organique (C/N très élevé) qui est restituée au sol. Il faut en tenir compte dans la fertilisation et la gestion des équilibres azotés notamment. A noter encore, le coût pour le moment élevé de ce paillage.
Une bineuse Kult équipée de deux brosses souples Terrateck (en polypropylène et à entraînement hydraulique) pour désherber les passe-pieds et flancs de planches figurait parmi les matériels en démonstration sur ce pôle maraîchage. Pour l'utiliser à plat ou sur planche, il suffit d'ajuster l'angle des brosses. Avec celles-ci, les adventices peuvent être éliminées au plus près du paillage (qu'il soit en plastique, tissé ou biodégradable) sans risquer de le détériorer.
* Serail : station d'expérimentation Rhône-Alpes information légumes.
Vigne, arboriculture et maraîchage
Désherbage à l'eau chaude Oeliatec :
L'entreprise bretonne Oeliatec conçoit et fabrique des machines de désherbage à l'eau chaude. Elle a commencé a en vendre à des professionnels du paysage et des collectivités locales. Elle est d'ailleurs leader européen sur ce marché, aujourd'hui.
Début 2019, elle a lancé un modèle adapté à la viticulture, l'arboriculture et au maraîchage. Le principe : des gouttelettes d'eau - chauffée à 120°C dans une chaudière - sont pulvérisées sur les adventices (travail essentiellement sur plantules). L'eau bouillante détruit la partie aérienne, brûle son collet et les racines vont pourrir dans la terre. Largeur de travail : jusqu'à 1,20 m. Quantité d'eau : 700 l/ha. Vitesse d'avancement : 2,5 km/h. Ce matériel peut désherber uniquement l'intercep, peut travailler sur les devers...
Grandes cultures
Ecimeuses :
Les écimeuses servent à couper les mauvaises herbes au-dessus de la culture. « C'est du désherbage de rattrapage, indique Jean Champion, conseiller à la chambre d'agriculture de la Drôme. L'écimage est intéressant pour les cultures très sensibles dont on sait que le contrôle des adventices ne sera pas optimal. Par exemple, le soja, la lentille, le pois chiche, qui sont peu concurrentiels et se laissent vite dépasser par les adventices malgré le désherbage mécanique tardif. Sur le rendement, la concurrence est déjà faite mais l'écimage est un moyen de réduire le stock de graines de mauvaises herbes venant nuire aux cultures suivantes. Ce matériel est encore peu présent en France mais la technique commence à se développer. » Ce conseiller voit l'achat d'une écimeuse plutôt en collectif, vu le coût. Deux modèles, qui se replient pour les déplacements, étaient en démonstration au Tech&Bio.
Ecimeuse Selac de Bionalan (fabricant français).
Ses caractéristiques : attelage à l'avant ou à l'arrière du tracteur, alimentation hydraulique des couteaux rotatifs, hauteur des diviseurs réglable (coupe des adventices possible entre 15 cm et 1,80 m), roues de suivi du sol, système de compensation de devers, rampe flottante, forte puissance... Matériel disponible en plusieurs largeurs de travail : de 4,40 m à 13,20 (6,60 pour le modèle en démonstration, vendu 14 500 €).
Ecimeuse Meneguzzo (fabriquée en Italie) présentée par la société Micheletti :
Cette écimeuse se décline en trois largeurs de travail allant de 6,50 m (modèle mis en démonstration, quatre rotors, vendu 16 000 €) à 12,10 m. Caractéristiques : sections de moissonneuse, entraînement des rotors par deux moteurs hydrauliques et courroies, correction de devers et pendulaire, réglage de la hauteur par mât vertical, deux roues de stabilisation pour les cultures basses, attelage à l'avant du tracteur...
Prototype de désherbage électrique XPower de Zasso :
Le principe de cette technique repose sur le contact entre la végétation à détruire avec deux rangées d'applicateurs reliés au pôle positif de la haute tension et une troisième rangée d'applicateurs reliés au pôle négatif située en arrière. Les adventices sont électrocutées. C'est du désherbage non sélectif et systémique. Il existe un modèle plus abouti que celui présenté au Tech&Bio, dont l'Inra et Arvalis testent l'efficacité et l'impact sur la faune.
Porte-outils Gaïa d'Eco-Mulch :
Ce fabricant français a développé un porte-outils polyvalent pour différentes interventions tout au long de la culture de l'avant-semis jusqu'à la récolte. Son chassis est équipé d'une platine à démontage rapide pour changer d'outils (éléments de semis à disques, à dents, de binage, herse étrille, de localisation de fertilisants...). Ce matériel permet de passer toujours aux mêmes endroits sans faire appel à un guidage sophistiqué.
Plantes à parfum, aromatiques et médicinales
Un nouveau prototype de bineuse :
Parmi le matériel montré sur le pôle Ppam, a été présenté en exclusivité un nouveau prototype de bineuse inter-plants « made in France » pour lavandes et plantes aromatiques, fabriqué par la société Rey (Sault - 84). Le système de binage est composé de deux rotors fixes et deux amovibles qui travaillent la terre autour des plants. Réglages suivant la grosseur des plants ainsi que de correction de devers. Cet outil peut être autonome ou connecté directement sur l'hydraulique du tracteur. Il est entraîné par un cardan, a son propre groupe hydraulique. Il suffit d'une prise électrique pour utiliser les commandes. Il nécessite deux opérateurs, un dans le tracteur et un sur la bineuse, ou un guidage GPS.
Des paillages écologiques ont été présentés sur ce pôle aussi. Etaient en place du paillage bioplastique (composé de PLA à base d'amidon de maïs), ainsi que chanvre et lin (Géochanvre). Mais aussi de laine de mouton (coopérative Ardelaine - 07), qui retient bien l'eau, se dégrade à 100 % dans le sol et le nourrit.
Elevage
Collier connecté pour chiens de protection :
La start-up Canitech (Alixan - 26) a mis au point un collier à clous connecté pour géolocalisation GPS de chiens de protection de troupeaux avec transmission par le réseau mobile même en zone blanche. Co-fondateur de cette entreprise avec Sébastien Lhortolat (ingénieur électronicien), Jonathan Bard annonce une autonomie du système d'un mois grâce à une batterie. Le comportement du chien peut être analysé avec une application sur smartphone. Ce collier sera commercialisé à partir de cet automne (600 à 800 € pour la version la plus légère et 800 à 1 000 € pour l'autre).
Canitech a aussi développé un harnais connecté pour aider les éleveurs à mieux gérer leurs chiens de protection et leur troupeau face à la prédation du loup. Chiens ainsi que brebis sont géolocalisés avec ce harnais. Leur rythme cardiaque (qui renseigne sur leur bien-être) est mesuré. Une expérimentation a été lancée cet été avec une trentaine de chiens appartenant à trois éleveurs. Pour chaque troupeau, tous les chiens de protection de la meute et une brebis (afin d'avoir un autre point de référence) ont été équipés de ce harnais intelligent. Objectif : collecter des données pour comprendre leurs réactions en présence de loups (circuits, nombre de kilomètres parcourus, accélérations...) et créer un algorithme d'alerte.
Poulailler mobile :
Sur le pôle élevage, était présenté un poulailler mobile (Hünermobil Basis 225) pouvant accueillir 225 poules (selon la directive écologique CE), de 10,6 m de long par 3,5 m de large (37,5 m2 de surface utile). Il en existe de plus grandes tailles. A l'intérieur, en haut, est installée une zone d'alimentation avec des réservoirs d'eau et de nourriture ainsi que des nids de ponte. Bande à excréments et sol grillagé séparent les niveaux supérieur et inférieur. Une plaque de sol continue sert d'espace de regroupement à l'abri des intempéries. Les volets de sortie sont automatisés. Grâce à un générateur solaire sur le toit, le poulailler dispose d'une alimentation en énergie autonome. Il est équipé de roues et peut être déplacé avec les volailles à l'intérieur.