XR-REpro à la recherche de toujours plus d’innovation

C'est un dispositif sur lequel XR Repro travaille depuis deux ans. Il s'agit d'XtremiA, une récente technique d'insémination profonde. Sa particularité ? Un pistolet pouvant aller jusqu'à 25 cm dans la corne utérine de la vache et un protocole échographique permettant de s'assurer qu'elle est bien apte à être inséminée. Conçue et commercialisée par Elexinn, une start-up spécialisée dans les produits et les services liés aux biotechnologies animales, XtremiA a d'abord été testée par une équipe de techniciens et de vétérinaires issus du monde de l'élevage. À ce jour, le taux de vaches pleines obtenu en semence sexée est de 42,6 % en IA classique et de 59,4 % avec XtremiA, soit 39 % de gestation en plus grâce à cette nouvelle méthode.
Inséminer au bon moment
Jacques Mazard est inséminateur depuis plus de trente ans à XR-Repro. Expert titulaire du secteur de Saint-Laurent-de-Chamousset, il utilise ce nouveau dispositif depuis un an. L'arrivée de l'outil lui a permis de mieux accompagner ses éleveurs. « La grande nouveauté réside dans le fait qu'avant nous ne faisions pas de constat d'aptitude à la reproduction avant insémination. Aujourd'hui, nous n'inséminons pas si ce n'est pas le bon moment », explique-t-il. Toutes les chances sont donc mises de notre côté pour que la fécondation ait lieu en respectant le bon timing. « Il n'y a pas besoin d'inséminer à tout va. Il faut que les éleveurs puissent trier leurs vaches avec celles qui sont prêtes à être fécondées mais aussi celles pour qui ce n'est pas encore le moment. L'échographie au moment de l'insémination permet aussi de déposer la semence dans la bonne corne utérine », ajoute-t-il. « Le geste est bien plus technique que pour une insémination classique, ça demande d'être beaucoup plus précis », précise Mégane Lefour, inséminatrice à la Coopérative CECNA. « Cela représente un gain de temps et d'argent pour les éleveurs puisqu'au moment où on vient inséminer, si la bête n'est pas prête, on n'utilisera pas une dose qui serait perdue autrement ». Une augmentation de la fertilité a aussi été observée chez les femelles à problèmes mais ne présentant pas de troubles de l'ovulation. Le taux de réussite des vaches à 3 IA et plus, inséminées en XtremiA versus IA classique, passe de 33,52 % à 38,91 %, soit une augmentation de 16 %.
La nutrigénomique :un axe prioritaire
Dans le domaine de l'alimentation, la coopérative d'insémination s'appuie plus particulièrement sur la nutrigénomique, soit l'effet des nutriments sur l'expression des gènes des animaux. La marque Genial, lancée par Codélia en 2009 et reprise aujourd'hui par XR-REpro, apporte une gamme composée de macro-éléments, d'oligo-éléments et vitamines enrichis de bêta-carotène et de sélénium organique. « Ces trois nutriments optimisent les résultats des élevages en termes de production, en favorisant la capacité de reproduction de l'animal », explique Emmanuelle Mariani, membre de la commission R&D d'XR-REpro. « L'alimentation nourrit le génome des vaches et de leur descendance grâce à l'étude de l'épigénétique, l'impact de l'environnement sur les variations génétiques ». En effet, juste après le vêlage et au cours de la mise en place de la production de lait, les vaches laitières sont particulièrement sensibles à l'environnement et développent une susceptibilité aux métrites et aux mammites. La reprise de l'activité ovarienne indispensable à la mise en place d'une nouvelle gestation peut parfois s'avérer difficile. « Un des leviers pour améliorer leur état reste la nutrition ». Initiateur de la marque Genial, le projet collaboratif GenEpi entre Pilardière, producteur de minéraux pour la nutrition animale, XR-REpro et plusieurs équipes de l'Inra a mis en place un essai en ferme expérimentale. Basé sur la distribution de ces aliments, il permet de déterminer les effets potentiels non seulement sur la santé et la performance des vaches laitières mais aussi sur leur épigénome déterminé dans les cellules du sang en début de production laitière. « Dans mon cas, j'ai constaté des meilleures conditions de vêlage, plus de vitalité chez les veaux à la naissance et des chaleurs plus visibles par la suite. En sept mois, mon intervalle vêlage/vêlage (IVV) a baissé de 21 jours », témoigne Thierry Fournel, éleveur de prim'holstein. A moyen terme, la marque envisage de pouvoir évaluer l'état des animaux grâce à une puce à ADN et d'apporter ainsi les correctifs aux animaux par l'alimentation grâce aux normes épigénétiques.
Alison Pelotier