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Foncier

Safer : la terre au cœur des actions

Le comité technique départemental de la société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) Auvergne-Rhône-Alpes a réuni le 25 mars à Livron-sur-Drôme l’ensemble des structures partenaires pour une présentation générale du programme pluriannuel d’activités (2022-2028).

Safer : la terre au cœur des actions
étaient notamment présents à la présentation de la déclinaison départementale du plan pluriannuel de la Safer AuRA, de gauche à droite, Damien Bonaimé (directeur général à la Safer AuRA), Franck Soulignac (premier vice-président du conseil départemental de la Drôme), Marc Fauriel (vice-président à la Safer AuRA et président du comité technique départemental de la Drôme), Gilles Flandin (président de la Safer AuRA), Isabelle Nuti (directrice de la DDT 26) et Jean-Pierre Royannez (président de la chambre d’agriculture de la Drôme). © AP

«La terre est le support économique où l’ensemble des activités humaines se mettent en place », a rappelé Damien Bonaimé, directeur général à la Safer AuRA. Pourtant, le bilan de la consommation foncière des espaces entre 2015 et 2019 n’est pas des plus optimistes dans la Drôme*, avec environ 803 hectares par an de recul de surfaces agricoles, répartis comme tel : 245 ha/an de recul des surfaces agricoles à cause de l’artificialisation (perte de foncier) et 558 ha/an acquis par des particuliers pour un usage d’agrément (perte d’usage agricole). Dans ce contexte, les différentes parties prenantes que sont les syndicats et les filières agricoles, mais aussi les établissements publics, les structures économiques, les structures liées à l’environnement et à la forêt, et les collectivités, ont travaillé à la rédaction du nouveau programme pluriannuel d’activités (PPAS) régional 2022-2028 qui devrait être approuvé en juin prochain.

Sécuriser les ressources alimentaires locales

Instrument d’orientation et de gestion de l’activité de la Safer, ce PPAS permet de cibler des axes stratégiques en adéquation avec les enjeux actuels. Dans un premier temps, la Safer entend préserver les ressources et contribuer à la transition écologique et climatique. Cela passe notamment par la sécurisation de l’usage du foncier agricole lors des ventes pour éviter les détournements d’usage, la reconquête des friches agricoles, la restructuration du parcellaire agricole, l’implantation raisonnée des énergies renouvelables, etc. 
L’une des missions de l’organisme est également d’agir pour le développement économique des territoires et la sécurisation alimentaire locale. Dans ce cadre, sont évoquées les problématiques liées au renouvellement des générations agricoles et à l’installation en agriculture vers des projets économiquement viables, à la pérennisation du potentiel de production des filières locales avec la construction d’outils de suivi des projets, à l’accompagnement du volet foncier des projets alimentaires de territoire, au développement de l’agroécologie, etc.

Faciliter la cohabitation des usages

Enfin, la Safer a un rôle important à jouer dans la médiation des usages, notamment dans un contexte d’exode urbain. « Il faut faciliter la cohabitation des usages grâce au cahier des charges », a souligné Marc Fauriel, président du comité technique départemental de la Drôme, « afin de limiter le risque de condamnation des exploitants agricoles ». La prise en compte des intérêts du territoire, notamment à travers la réorientation et la réhabilitation du bâti existant ou encore l’accès au logement aux acteurs économiques locaux dans les zones à forte tension, est un défi à relever par l’opérateur. « Notre souhait est aussi de renforcer les partenariats avec les acteurs du marché immobilier, avec la mise en place de formations sur le sujet de l’intégration des nouveaux occupants de l’espace rural », a conclu Marc Fauriel.
En fin de réunion, parole fut donnée aux élus présents, dont Franck Soulignac, premier vice-président du conseil départemental de la Drôme. Celui-ci a renouvelé, au nom du Département, la confiance accordée à la Safer dans ce sujet phare qu’est la préservation du foncier. « Il s’agit d’une problématique majeure dans notre département, dont l’attractivité entraîne la hausse des marchés ». Face à ce sujet fondamental, il a cependant tenu à signaler « que tout ne peut reposer sur les épaules d’un seul opérateur comme la Safer », mettant en avant la nécessité d’une prise de conscience collective et des stratégies communes. De son côté, Isabelle Nuti, directrice de la DDT de la Drôme, a souhaité rappeler que la Drôme était le premier département en termes de production agricole de la région, symbole de l’enjeu majeur qu’est l’alimentation locale. « Il faut pouvoir économiser plus de foncier agricole et d’espaces naturels », a-t-elle souligné, notifiant que le PPAS 2022-2028 s’inscrivait dans une stratégie de maintien du foncier agricole.

Amandine Priolet

* Source : Safer AuRA.

L’axe majeur de ce programme : démystifier l’image  de la Safer

Souvent décriée par le monde agricole, la société d’aménagement foncier et d’établissement rural ne jouit pas toujours d’une image positive. Dans ce contexte, les membres du comité technique départemental ont décidé d’inscrire dans le PPAS 2022-2028 le besoin de communication comme axe de travail stratégique. « Il est important de rappeler que nos actions sont sous contrôle des services de l’état », rappelle Marc Fauriel, président du comité technique départemental de la Drôme. 

« L’idée principale est de démystifier le rôle de la Safer, d’expliquer les règles auxquelles nous obéissons à l’ensemble des parties prenantes, que ce soit aux agriculteurs, aux notaires, aux agents immobiliers, etc., dans la transparence la plus totale. Nous travaillons, à l’échelle de tout un territoire où nous nous devons d’être présents, pour l’intérêt global et collectif », souligne-t-il. 
La Safer souhaite donc davantage communiquer sur son mode de fonctionnement et le cadre qui l’entoure : « la communication sera un axe de travail quotidien et permanent. Nous ne sommes pas là pour nous justifier. Simplement, nous serons mieux compris si nous indiquons nos marges de manœuvre, nos leviers disponibles, etc. », conclut Marc Fauriel. 

A. P.