Yvan Jarnias, nouveau président de Jeunes Agriculteurs de la Drôme
Eleveur de vaches allaitantes à Saint-Auban-sur-l’Ouvèze, Yvan Jarnias, 30 ans, vient d’être élu à la présidence des Jeunes agriculteurs (JA) de la Drôme. Rencontre.

Yvan Jarnias, parlez-nous de votre parcours ?
Y. J. : « Je suis installé en tant qu’éleveur de vaches allaitantes de race Aubrac depuis 2019, sur les communes de Buis-les-Baronnies et Saint-Auban-sur-l’Ouvèze. Auparavant, j’ai suivi un baccalauréat sciences et technologies de l’agronomie et du vivant (STAV) puis un BTS analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole (ACSE) au lycée agricole Olivier de Serres à Aubenas. En 2012, j’ai repris l’activité paysagère de mes parents, tout en conduisant six hectares de fourrage et un demi-hectare d’oliviers. Au bout de deux ans, je ne me retrouvais pas dans ce métier de paysagiste. J’ai été salarié agricole dans des services de remplacement ou des exploitations, avant de m’installer en 2019. Aujourd’hui, je dispose d’un troupeau de trente bêtes, de quinze hectares de terres labourables, d’une centaine en pâturage et landes ainsi qu’un hectare d’amandiers et 0,5 d’oliviers. Mon exploitation est conduite en agriculture biologique et tous mes produits (viande, amandes, olives) sont commercialisés en vente directe. à moyen terme, j’ai comme projet de passer en Gaec avec ma femme, Amélie, qui est à ce jour ingénieure agronome au Fibl* France. »
Vous voilà élu président des JA de la Drôme. Pourquoi avoir accepté ce mandat ?
Y. J. : « J’étais affilié à l’équipe des JA du canton de Crest avant de rejoindre la toute nouvelle équipe du canton de Buis-les-Baronnies - qui compte désormais 25 adhérents - et administrateur départemental depuis 2020. Je m’occupais déjà beaucoup du dossier loup et participait aux commissions bovine, bio... Défendre notre vision du monde agricole mais aussi défendre le changement amené par des jeunes à travers de nouvelles pratiques agricoles et leur apporter du soutien m’a toujours attiré. C’est intéressant de porter les dossiers au niveau des politiques, de l’administration... et d’être présent sur les évènements en région pour essayer de faire avancer les choses en faveur de l’agriculture du département. Enfin, ce mandat sera celui de tout un bureau et tout un conseil d’administration, actif et prêt à se répartir les commissions et à intervenir pour défendre nos positions sur chaque point. En tant que président situé loin de Valence, je ne serai pas seul à porter le syndicat. »
Quels seront les principaux projets qui vous tiendront à cœur ces deux prochaines années ?
Y. J. : « L’un des gros dossiers de ce mandat sera de rééquilibrer la partie financière du syndicat, avec la mise en place de formations, d’interventions, de journées “stage agricole - emploi”, de rencontres... autant d’évènements où il sera possible d’obtenir des subventions auprès des pouvoirs publics pour remonter les finances et assurer la place de nos salariés. Je suis aussi très sensible au renouvellement des générations et je veillerai à encourager les nouvelles installationsD’autre part, nous continuerons notamment de défendre les dossiers sur le foncier et sur le loup. D’ailleurs, j’ai vraiment le sentiment que les choses évoluent dans le bon sens et qu’il y a une prise de conscience au niveau de la gestion de la prédation. La préfète a récemment mis en place une commission de travail. Nous sommes dans une évolution, un nouveau plan loup est en préparation et nous travaillons sur un nouveau système de comptage. On ne se débarrassera pas du loup, c’est certain, mais les choses vont évoluer. Après, plus globalement, nous souhaitons être présents au niveau de la région, pour défendre l’agriculture drômoise, qui rappelons-le, est très diversifiée ».
Propos recueillis par Amandine Priolet
* Fibl : Institut de recherche de l’agriculture biologique.