Les deux premières décades de novembre ont été exceptionnellement douces. Bourg-Saint-Maurice a ainsi battu un record de chaleur le 1er novembre avec 21,7 °C. Le froid est revenu temporairement en troisième décade avec des gelées nocturnes. Au final, ce mois de novembre 2015 se situe en 3e position des novembres les plus doux. Sur tout le mois, la température moyenne nationale est de 2,5 °C supérieure à la normale calculée sur la période 1981-2010. Sur toute la période de l'automne météorologique en France, le déficit de températures des mois de septembre et octobre a été comblé en novembre. L'automne 2015 en France colle parfaitement avec la normale de 13 degrés de moyenne. Du point de vue de l'ensoleillement, le mois de novembre est assez exceptionnel dans un large quart Sud-Est de la France qui enregistre un excédent de durée d'ensoleillement de + 70 %. À l'échelle mondiale, le mois de novembre 2015 sera le plus chaud jamais enregistré, tout comme l'année 2015 dans son ensemble. Le phénomène El Niño, exceptionnel cette année, a en effet boosté le thermomètre ces derniers mois.
Des pluies en retrait
Du fait de la prédominance des conditions anticycloniques au cours de la première quinzaine du mois, les perturbations océaniques ne sont pas parvenues à traverser le pays, d'où un déficit de précipitations important de l'ordre de 30 %. Un temps plus perturbé s'est installé à partir du 18 novembre mais cela n'a pas compensé le déficit marqué du début de mois. Sur les treize stations météorologiques de la région Sud-Est, une seule a reçu plus de précipitations que la normale, celle de Bourg-Saint-Maurice dans les Alpes avec 86,3 mm pour une normale à 70,7 mm. Les précipitations ont été assez hétéroclites dans les Alpes avec un fort déficit à Grenoble (60 %) et Thonon (50 %). Chambéry s'en sort un peu mieux avec 71,4 mm pour une normale à 94,9 mm, soit 25 % de retard. Partout ailleurs dans le Sud-Est, les cumuls sont très largement déficitaires par rapport à la normale. Ambérieu et Lyon ont reçu moins de 30 % des pluies par rapport à la moyenne établie de 1981 à 2010 avec respectivement 25,4 mm pour une normale à 110 mm et 27,1 mm contre une référence de 88,7 mm. Les stations du Sud Rhône-Alpes, Lanas et Montélimar ont comptabilisé seulement 35 % des pluies saisonnières. Le val de Saône de Dijon à Mâcon a reçu moins de 40 % des pluies par rapport à la normale, tout comme le Sud de la Loire où la station de Saint-Étienne voit son cumul de précipitations atteindre 29,4 mm contre une normale à 74,6 mm. Les deux zones de moyenne montagne, Les Sauvages et Lons-le-Saunier sont également en déficit, mais de seulement 48 % et 42 %.
Après un mois d'octobre déficitaire en précipitations, les cumuls annuels prennent du retard sur la normale. Globalement, seuls l'arc alpin (en dehors du nord de la zone à Thonon) et le Sud Rhône-Alpes conservent des cumuls de précipitations depuis janvier supérieurs à la normale. Ailleurs, les zones de moyenne montagne sont déficitaires de 12 % à St-Étienne, 14 % à Lons-le-Saunier et de 32 % aux Sauvages. Situation également sous la normale dans le val de Saône qui accuse des déficits de précipitations de 20 % à Dijon et de 26 % à Mâcon. Dans le Bugey, Ambérieu affiche aussi un cumul de pluies inférieur de 15 % par rapport à la normale.
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Camille Peyrache