La HVE pour approvisionner la restauration collective
En juin 2021, l’EARL Delimo à Beaumont-lès-Valence a obtenu la certification Haute valeur environnementale (HVE).
Samuel Jacquet et son père Dominique exploitent 80 ha en grandes cultures, menés depuis 1999 en semis direct. Lors de son installation en 2016, Samuel s’est lancé dans la fabrication de pâtes à la ferme pour créer une nouvelle source de revenus. Il en produit 16 tonnes par an commercialisées en grande distribution, épiceries, boucheries, magasins de producteurs et auprès de la restauration collective. Dès 2017, il cherche à valoriser la démarche agroécologique menée sur l’exploitation et s’intéresse à la certification HVE. « Mais on trouvait à l’époque peu d’information sur la démarche en grandes cultures », signale-t-il. Jusqu’à ce qu’une opportunité accélère son parcours vers la certification. Il découvre en effet que Valence Romans Agglo (VRA) finance l’accompagnement réalisé par la chambre d’agriculture pour les agriculteurs du territoire qui souhaitent aller vers la HVE. Il se lance donc début 2021 en suivant la formation d’une journée puis en réalisant le pré-audit avec une conseillère.
Mention valorisante pour la restauration collective
Son objectif : obtenir la certification HVE avant 2022 pour proposer à la restauration collective des pâtes répondant aux nouvelles obligations de la loi Egalim (50 % de produits durables et de qualité, dont 20 % de bio, la HVE étant l’une des mentions pouvant composer la part restante). « J’ai eu un peu de difficulté à trouver un organisme certificateur. Ils étaient tous débordés, raconte Samuel Jacquet. Mais tout avait été bien préparé avec la chambre d’agriculture, ça m’a aidé pour la visite de l’exploitation.» Si VRA a pris en charge l’accompagnement préalable, l’agriculteur a dû s’acquitter du coût de l’audit, soit 700 euros HT, qu’il devra renouveler dans 18 mois. Il ne regrette toutefois pas son choix. « J’ai appris lors de la formation que la certification HVE m’exempterait du conseil stratégique phytosanitaire, commente-t-il. Elle pourrait aussi être un bonus pour les éco-régimes de la Pac 2023 ». Il espère cependant que le référentiel HVE sera amené à évoluer. « On sent qu’il n’a pas été conçu au départ pour les grandes cultures. Ne pas labourer ne m’a fait gagné aucun point dans l’évaluation, regrette-t-il. J’espère qu’à l’avenir les positivités du semis direct pourront être mieux prises en compte. »
