Un chantier de longue haleine ouvert pour l’emploi en agriculture
À l'occasion de l'assemblée générale d'Agri Emploi 26, Régis Aubenas, représentant la FDSEA de la Drôme, a présenté le chantier engagé sur l’emploi en agriculture à l’échelle du département.

Photo archives AD26.
« L’emploi est le sujet incontournable pour nos exploitations. Si on ne règle pas la question de l’emploi, on ne peut rien faire d’autre ». Pour Régis Aubenas, président de la section fruits de la FDSEA de la Drôme, le constat est sans appel : il faut faire sauter les nombreux freins au recrutement et à la pérennisation des salariés sur les exploitations. Depuis quelques mois, la FDSEA et ses partenaires (Agri Emploi 26, Adefa, chambre d’agriculture et services de remplacement) se sont emparés de ces questions au sein d’un groupe de travail. « Nous avons identifié plusieurs points de blocage : l’attractivité des métiers agricoles, la mobilité, le logement et le recul progressif du public étudiant parmi les saisonniers », détaille Régis Aubenas. Mais, avertit-il, il faudra encore des mois de travail pour apporter des réponses. Pour faire face aux besoins les plus urgents, la FDSEA 26 a mis en place un service dédié aux contrats Ofii* qui conseille et accompagne les agriculteurs dans l’accueil de main-d’œuvre étrangère. Des échanges avec l’Aneti, service public de l’emploi en Tunisie, ont également démarré pour le recrutement de saisonniers.
Logement et mobilité à l’étude
« Fin février, le groupe de travail a reçu la préfète de la Drôme et les administrations concernées sur une exploitation pour passer en revue l’ensemble des points de blocage. Celui du logement par exemple renvoie directement aux limites du droit de l’urbanisme. Un travail est lancé avec la DDT pour identifier les marges de manœuvre dont pourraient disposer les exploitants. La question de la mobilité sera étudiée notamment avec Valence Romans Agglo. Aujourd’hui, il existe des candidats intéressés mais qui ne peuvent se déplacer jusqu’aux portes de nos exploitations. Quant au public étudiant, nous l’avons progressivement délaissé car les rythmes ont changé, les facs rentrent de plus en plus en tôt, il y a aussi de plus en plus de jeunes en alternance donc non disponibles pour les jobs d’été… Mais nous pouvons peut-être aller rechercher ces jeunes sur des périodes courtes », indique Régis Aubenas. C’est un travail de longue haleine qui s’engage, « un travail tous azimuts qui nécessite des compétences multiples de différentes structures que nous pourrions regrouper pourquoi pas au sein d’une maison de l’emploi agricole », évoque le responsable syndical.
Refonte du parcours RSA
Franck Soulignac, vice-président du conseil départemental en charge de l’agriculture mais aussi de l’emploi et de l’insertion, a apporté tout son soutien à cette démarche. « Le Département travaille sur une politique d’attractivité globale. Nous allons voir comment y intégrer l’agriculture », a-t-il dit. L’élu est également revenu sur la question du revenu de solidarité active (RSA). « Nous sommes en pleine refonte du parcours RSA pour aller vers de l’insertion par l’activité économique », a-t-il affirmé. Sur les 11 000 bénéficiaires du RSA en Drôme, deux tiers seraient « employables », selon Franck Soulignac qui a indiqué que le Département travaille actuellement avec des structures d’insertion pour permettre ce retour à l’emploi. Il a aussi souligné que d’autres secteurs sont en tension sur les recrutements comme la restauration, le BTP, l’industrie...