La formation, un levier stratégique de performance pour les agriculteurs

Un nouveau cycle de formations à destination des agriculteurs démarre. Quelles sont les thématiques proposées et quelles nouveautés ? 

Audrey Remondat : « Notre offre de formation est articulée autour de cinq grands domaines de compétences (élevage ; cultures ; agronomie - environnement ; installation - transmission - gestion de l’entreprise ; diversification - commercialisation). Certaines de nos formations sont reprogrammées chaque année parce qu’elles répondent à des besoins récurrents. Nous proposons également une quinzaine de nouvelles formations par an, en fonction des besoins qui remontent du terrain, des évolutions réglementaires… Nous venons par exemple de lancer une nouveauté concernant la Pac. Cette formation, sur deux demi-journées, sera déclinée tout au long de l’automne. Elle a pour objectif d’accompagner les agriculteurs dans l’adaptation de leur système d’exploitation aux règles de la Pac 2023-2027. Nous avons également déployé une offre de formation labellisée “bien-être animal” pour répondre aux nouvelles exigences concernant les référents “bien-être animal” dans les élevages. Ainsi, la question de l’alimentation des volailles est traitée dans deux sessions : “optimiser l’alimentation” et “eau de boisson de qualité”, nouveautés de la programmation 2022-2023. Cet automne, il y aura également pour les agriculteurs qui cherchent à se diversifier une formation sur la mise en place d’un atelier raisin de table et une formation de deux jours pour les activités d’accueil à la ferme incluant une visite terrain. » 

Pourquoi se former tout au long de sa carrière et pourquoi le faire avec la chambre d’agriculture ?

A.R. : « La formation reste un levier stratégique de performance pour les agriculteurs. Participer à une formation, c’est s’interroger sur ses pratiques, les partager avec des pairs, se tenir au courant des évolutions réglementaires, techniques… Notre objectif est d’outiller les agriculteurs pour qu’ils soient en capacité de prendre les bonnes décisions, au bon moment, dans un contexte particulièrement changeant. Les formations proposées par la chambre d’agriculture s’appuient sur un réseau de conseillers, experts dans leur domaine, qui sont eux-mêmes formés et qui ont une vraie approche terrain. Notre offre privilégie également une expérience pratique, soit en s’appuyant sur les fermes expérimentales, comme à Etoile-sur-Rhône ou Mévouillon, soit directement chez des agriculteurs. Je rappelle aussi que les agriculteurs à jour de leurs cotisations MSA bénéficient d’une prise en charge du fonds de formation Vivea dans la limite de 2 250 € par an, soit environ une dizaine de jours de formation. Pour les salariés agricoles ou les personnes en parcours d’installation, d’autres dispositifs peuvent être mobilisés. Il ne faut pas hésiter à contacter le service formation pour examiner les possibilités. » 

Si un agriculteur a un besoin de formation spécifique qu’il ne trouve pas dans le calendrier ou sur votre site, que lui conseillez-vous ? 

A.R. : « Il est possible de consulter le service formation en direct ou de se rapprocher du conseiller terrain avec lequel il est en contact. Nous nous assurons que la demande ne relève pas d’une autre forme d’accompagnement avant de construire le nouveau projet de formation. Pour cela, nous nous appuyons sur une équipe d’une trentaine de conseillers de la chambre d’agriculture de la Drôme, experts dans leur domaine. Nous disposons aussi d’un catalogue d’intervenants externes qualifiés que nous pouvons solliciter sur certaines thématiques. Si nécessaire, nous pouvons construire une action de formation à l’échelle extra-départementale au sein du réseau des chambres d’agriculture. Les modalités pédagogiques peuvent être adaptées à la demande. Par exemple, nous proposons des formations mixtes digitales (FMD) qui combinent des temps de formation à distance, depuis chez soi, et des temps de formation en salle ou sur le terrain. Dans tous les cas, pour qu’une demande émanant du terrain puisse se concrétiser, il sera nécessaire qu’un groupe de stagiaires se constitue autour de cette formation. » 

Propos recueillis par Sophie Sabot