PRÉFET
Thierry Devimeux : « essayer de freiner le dérèglement de la planète »

Ce lundi 21 août, Thierry Devimeux a pris ses fonctions de préfet de la Drôme et affirmé les deux enjeux qui guideront son action : le respect du pacte républicain et la lutte contre le dérèglement climatique. 

Thierry Devimeux : « essayer de freiner le dérèglement de la planète »
Thierry Devimeux compte sur l’alchimie des rencontres avec les acteurs drômois pour faire avancer les dossiers. ©S.S.-AD26

De Privas à Valence, le voyage a été court pour accéder à son nouveau poste. Thierry Devimeux, 63 ans dans quelques jours, exerçait la fonction de préfet de l’Ardèche depuis janvier 2021. Il est depuis le 21 août le nouveau préfet de la Drôme. Il succède à Élodie Degiovanni, nommée membre du conseil supérieur de l’appui territorial et de l’évaluation.

Lundi matin, devant la presse, il a planté le cadre de son action. « Un préfet est là pour accompagner les dynamiques de développement des territoires, en tirant un peu pour faire avancer quand cela est nécessaire, en réduisant les aspérités quand ça dysfonctionne mais toujours en synergie avec les acteurs du territoire », résume-t-il.

Sa mission, il la positionne autour de deux enjeux : le pacte républicain - ou l’égalité des chances quel que soit le territoire où l’on vit - et la nécessité de « freiner le dérèglement de la planète, dont le réchauffement climatique ».

La théorie du colibri

« Sur les neuf limites planétaires identifiées par les experts, six sont déjà dépassées », alerte Thierry Devimeux. Il estime que pour trois d’entre-elles, il est possible d’agir directement en Drôme, à savoir l’utilisation de l’eau, le réchauffement climatique conséquence des émissions de CO2 et la protection de la biodiversité. « Sur ces trois points, nous avons une action collective mais aussi des actions individuelles à mener », affirme le préfet. Il n’hésite pas à mettre en avant la théorie du colibri selon laquelle chacun peut contribuer, à son échelle, à lutter contre les défis mondiaux. « En Drôme, nous ne devons pas attendre que les Chinois ou les Indiens bougent, chacun dans son action quotidienne doit avoir en ligne de mire la lutte contre le dérèglement climatique », estime le nouveau préfet.

L’eau, celle à vocation potable et celle à vocation économique, reste un des principaux sujets de préoccupation pour les services de l’État. Et Thierry Devimeux livre ses priorités en cinq mots : « sobriété, sobriété, sobriété, efficacité et enfin stockage ». En Ardèche, il avait initié les Assises de l’eau. Seront-elles nécessaires en Drôme ? « Je dois d’abord en discuter avec la présidente du Département », précise-t-il, avant d’avertir : « L’eau est un bien collectif et il va devenir un bien rare. Ce qui est rare est cher. » Quant au stockage destiné à l’irrigation, le préfet rappelle que « l’agriculture a besoin d’eau pour nourrir. Il faut pouvoir apporter de l’eau en garantissant qu’elle soit utilisée avec parcimonie ».

Alchimie des rencontres

Qui dit Drôme dit aussi envol du nombre d’attaques de loups sur les troupeaux ces deux dernières années. « Le prochain comité national loup se tiendra le 4 septembre », a rappelé Corinne Quèbre, sous-préfète de Die, en charge du dossier sur le département. D’où la nécessité, selon elle, que le préfet puisse rencontrer au plus tôt les acteurs concernés par ce dossier.

Eau, prédation mais aussi lutte contre la délinquance feront partie des travaux de rentrée du préfet de la Drôme, qui se dit « heureux d’être là pour piloter les 10 000 fonctionnaires d’État » présents sur le département. Si selon lui « quel que soit le préfet, il y a continuité dans l’action de l’État », il ne cache pas que le tempérament d’un préfet « peut marquer ou non un territoire ». Et de conclure : « c’est l’alchimie des rencontres avec les acteurs du territoire qui fait que ça avance ou non ».

Sophie Sabot

Alerte rouge canicule
©Pixabay

Alerte rouge canicule

C’est en mode « gestion de crise » qu’a débuté la mission de Thierry Devimeux à la tête des services de l’État en Drôme. Mardi 22 août a été déclenchée l’alerte rouge « canicule » sur le département. Le tout sous le regard du ministre de la Santé et de la Prévention, Aurélien Rousseau, qui s’est rendu le même jour au centre hospitalier de Valence et au centre opérationnel départemental de la préfecture pour « échanger sur les mesures déployées pour protéger l’ensemble de la population » selon les mots de son ministère.