Gel 2022 : dégâts hétérogènes sur la moitié nord de la Drôme
Après avoir parcouru les Baronnies pour constater les dégâts des gels de mars et avril sur les vergers, la mission d’enquête conduite par la DDT s’est rendue sur d’autres secteurs de la Drôme.

Après avoir parcouru les Baronnies le 10 mai pour constater les dégâts des gels de mars et avril sur les vergers (lire notre édition du 19 mai), la mission d’enquête conduite par la DDT s’est rendue sur d’autres secteurs les 10 et 11 mai : chez Marc et Laurent Favel à Donzère puis à la SARL Saint-Pierre (Gregory Serre) à Livron, à l’EARL de la Grange neuve (Patrice Tardy-Jeunot) à Manthes, chez Jean-Michel Cros à Saint-Barthélemy-de-Vals, chez Marlène Chevalier à Chanos-Curson, à l’EARL du Chêne roux (Maxime Roux) à Châteauneuf-sur-Isère et enfin à l’EARL des Chambres (Anthony Oboussier) à Alixan.
Comme dans les Baronnies, les dégâts du gel sur les vergers d’abricotiers non protégés sont importants et assez homogènes de Donzère jusqu’à Loriol et Livron. Des pertes sont également constatées sur pêchers. Sur le Nord-Drôme, toujours sur les vergers non protégés du gel, les pertes de récolte atteignent 80 % en abricot. Et sur le secteur de Chanos-Curson, Châteauneuf-sur-Isère et Alixan, le constat est similaire en abricot. S’ajoutent des dégâts sur pêches et prunes de l’ordre de 50 à 80 %. Pour certains producteurs, « ce qui s’est passé cette année est assez incompréhensible ».
Ces épisodes de gel de début mars et début avril ont donc provoqué des dégâts assez homogènes dans le Sud-Drôme et plus hétérogènes ailleurs mais conséquents. A noter, là où les producteurs ont pu protéger, le temps consacré à cette opération et les coûts (bougies) s’avèrent très importants du fait de la durée de la période gélive.
Un comité départemental d’expertise (CDE) s’est réuni le 24 mai à Valence afin d’établir un rapport sur la base des données fournies par Météo France et des évaluations réalisées lors de la mission d’enquête des 10 et 11 mai. Une reconnaissance de calamité agricole pour tous les fruits à noyaux est demandée. Dans le meilleur des cas, le dossier sera examiné en Comité national de gestion des risques en agriculture (CNGRA) de début juin. Ce comité statue sur le principe de reconnaissance du sinistre et le zonage retenu, il valide aussi un montant prévisionnel d’indemnisation. Un arrêté ministériel permet ensuite de déposer les demandes individuelles d’indemnisation.
Pour pouvoir être indemnisé, les pertes de récolte doivent atteindre deux seuils : un taux de perte physique de 30 % de la production annuelle par rapport au rendement théorique de l’ensemble des cultures composant cette production ; un montant des dommages dépassant 13 % du produit brut théorique de l’exploitation, aides Pac comprises.
Christophe Ledoux