Déserts vétérinaires : quatre territoires drômois en souffrance
En Drôme, comme ailleurs, le manque de vétérinaires ruraux se fait sentir.

Certes, la Drôme est un département attractif. Pourtant, elle n’échappe pas au phénomène de désertification vétérinaire en milieu rural. Partout en France, des éleveurs ont de plus en plus de difficultés pour trouver un interlocuteur pour le suivi sanitaire ou les urgences sur leur exploitation.
En Drôme, un état des lieux, réalisé par la direction départementale de la protection des populations (DDPP), a été présenté lors de l’assemblée générale du groupement de défense sanitaire de la Drôme (GDS 26) par son vétérinaire conseil, Martin Brusselle. Il confirme une situation particulièrement difficile pour les éleveurs de ruminants, qui n’ont plus accès qu’à neuf cabinets ayant une activité rurale, dont six avec des vétérinaires réellement spécialisés en médecine des ruminants.
La situation n’est pas tenable
Quatre territoires sont identifiés comme « en souffrance ou en passe de le devenir » : la Drôme des Collines ; le Vercors-Royans ; le Haut-Diois ; les Baronnies. Les éleveurs doivent parfois se tourner vers les départements limitrophes ou compter sur un dévouement sans faille de ceux qui pratiquent “la rurale“ par passion et ne comptent pas leurs heures de travail et de trajet. Mais la situation actuelle n’est pas tenable. Elle pourrait même s’aggraver, notamment sur les Baronnies, où « une crise majeure » est redoutée si certains vétérinaires proches de la retraite ne trouvent pas de remplaçants.
Martin Brusselle a rappelé, qu’à l’échelon national, différentes actions ont déjà été initiées pour essayer d’inverser la tendance : développement des stages en clinique rurale, remunérés par l’État, pour les étudiants ou encore possibilité pour les collectivités territoriales de verser des aides financières aux vétérinaires. La « télémédecine » est également expérimentée dans l’objectif de conseiller l’éleveur à distance.
Un appel à projet pour lutter contre les déserts vétérinaires vient aussi d’être lancé par le Conseil national de l’ordre des vétérinaires. Son ambition : mettre au point des plans d’actions et des outils à destination des acteurs locaux pour stopper l’hémorragie de la profession en zone rurale.
Le territoire Vercors-Royans pourrait faire partie des quatre retenus en Auvergne-Rhônes-Alpes (avec l’Ardèche, le Cantal et la Haute-Loire) pour participer à ce projet pilote.