Adem : accompagner les conventions pluriannuelles de pâturage
En assemblée générale le 15 avril à Die, Philippe Cahn et son équipe de l’association départementale d’économie montagnarde (Adem) de la Drôme ont présenté les enjeux de préservation du pastoralisme.
« 2024 a été une année difficile pour nos éleveurs confrontés à l’épidémie de la FCO avec des pertes importantes impactant fortement le cheptel drômois. Pleinement mobilisée aux côtés des éleveurs, 2024 aura été une année dense pour l’Adem », a annoncé Philippe Cahn, président de l’association départementale d’économie montagnarde de la Drôme (Adem), à l’occasion de l’assemblée générale organisée le 15 avril à Die.
Devant une quarantaine de personnes, il a rappelé la vocation première de l’association depuis près de 40 ans : « travailler au service du pastoralisme drômois et travailler pour les éleveurs engagés dans des structures collectives pour conforter le pastoralisme sur l’ensemble des territoires ».
Le président s’est aussi félicité de la mise en place de cinq « super collectifs pastoraux » en lieu et place des 39 collectifs pastoraux existants, afin d’intégrer l’ensemble des éleveurs dans un collectif, permettant d’accéder aux aides accordées dans le cadre des plans pastoraux territoriaux (PPT).
Par ailleurs, Anouk Avons, directrice de l’Adem depuis octobre dernier en remplacement de Dominique Narboux – partie à la retraite après 37 ans de bons et loyaux services au sein de l’association -, a présenté la convention pluriannuelle de pâturage (CPP).
Une convention sous forme de bail de cinq ans minimum
« Depuis 2023, nous travaillons, avec le soutien du réseau pastoral alpin, à sécuriser le pastoralisme grâce à une expertise juridique partagée. Nous avons été accompagnés par Simon Salvador, juriste en droit rural à la chambre d’agriculture de la Drôme, dans la réalisation d’un guide pratique à destination des services pastoraux et des partenaires acteurs de l’accompagnement des CPP, ainsi qu’un document de synthèse », a expliqué la directrice. Cette dernière a rappelé la définition des CPP : « la convention est une forme particulière de bail circonscrite aux zones d’économie pastorale, et laissant aux parties une relative marge de liberté pour organiser leurs relations contractuelles, notamment en vue d’organiser un usage alterné ou concurrent sur le fond loué. Il s’agit donc d’un mode de faire valoir indirect du foncier agricole ». La CPP est conclue pour une durée minimale de cinq ans, sans durée maximale. En cinq ans, 56 CPP ont été contractualisées, pour 1 170 parcelles et 4 862 ha.
Dans ce contexte, l’Adem vient en soutien aux exploitations agricoles pour les aider à contractualiser ces conventions avec les propriétaires des terres. « Les propriétaires ou éleveurs nous sollicitent pour sécuriser d’une part l’utilisation de pâturages, mais aussi transformer les accords verbaux en contrats écrits. Ces conventions permettent souvent de clarifier les usages et de rassurer les propriétaires », a précisé Anouk Avons.
« 2025 verra le pastoralisme européen mis à l’honneur avant le grand rendez-vous de 2026, année internationale du pastoralisme. Cela permettra de mettre en valeur, localement aussi, tous les apports du pastoralisme sur l’ensemble de nos territoires », a conclu Philippe Cahn, avant d’annoncer la volonté de l’association de faire labelliser la Fête de la transhumance, dont la prochaine édition aura lieu les 14, 15 et 22 juin prochain.
Amandine Priolet
La région AuRA accompagne les territoires pastoraux
Amenée à intervenir lors de l’assemblée générale, Natacha Salles, responsable d’équipe au service transition agricole et forestière à la Région Auvergne-Rhône-Alpes, a signalé que l’enveloppe FEADER dédiée à chaque plan pastoral territorial (PPT) était réduite de 35 % dans un objectif d’équité. Cette décision intervient à la suite d’une prospective du réseau pastoral AuRA quant aux dossiers des travaux pour 2024 et 2025, mettant en exergue que l’enveloppe était deux fois inférieure aux besoins des 30 territoires PPT AuRA.
Mise à disposition d’un abri d’urgence
Depuis trois ans, l’Adem met à disposition un abri d’urgence, transportable ou héliportable. « Ce dernier est particulièrement adapté aux situations d’urgence, notamment en cas de forte intensité de prédation », évoque l’Adem. L’an passé, l’abri a été utilisé durant neuf mois.
Mobilisation autour de la prédation
« 2024 n’a pas été une année record en termes de prédation, même si plus de 400 victimes ont été dénombrées rien qu’en Drôme ! Il s’agit d’un répit plutôt que d’une baisse, la tendance reste croissante sur la période », indique l’Adem dans son rapport d’activité. L’association, très engagée sur le sujet du loup et des chiens de protection, assure une veille quotidienne pour alimenter la plateforme Maploup. L’outil, qui couvre 10 départements, a connu en 2024, 10 520 connexions par mois, 2 340 inscrits à l’alerte et 59 600 SMS envoyés.