Mécanisation des feuillus : les forestiers en immersion dans le Sud-Ouest
L’Association des entreprises forestières Drôme-Isère (Adif), de Fibois Isère et de Fibois Ardèche-Drôme (interprofessions forêt-bois) a organisé un voyage d’étude dans le Sud-Ouest. Objectif : Voir comment se passent concrètement la mécanisation et le tri des feuillus.

Du 17 au 18 juin, une quinzaine d’adhérents de l’Association des entreprises forestières Drôme-Isère (Adif), de Fibois Isère et de Fibois Ardèche-Drôme (interprofessions forêt-bois) a pris part à un voyage d’étude centré sur la mécanisation et le tri des feuillus, en marge du Salon Forexpo à Mimizan (Landes). Objectif : observer sur le terrain des pratiques différentes de mécanisation de la récolte des feuillus et échanger avec des exploitants ayant su s’adapter à leurs contraintes techniques et économiques locales. Ces exemples concrets permettent d’alimenter le débat collectif en cours depuis des années sur les massifs de taillis de châtaignier en Chambaran-Bonnevaux.
Un système bicéphale pour trier plus finement
La première visite a eu lieu chez Jean-Luc Ducourret, exploitant en Gironde, sur un chantier en taillis feuillus. Ce dernier utilise une Timberpro TN725D équipée de deux têtes interchangeables : une Quadro pour l’abattage et une AFM 60 pour le tri et le façonnage. Il passe une première fois pour couper les tiges, puis une seconde pour ébrancher, trier et billonner. Ce système en deux temps lui permet de valoriser plusieurs produits différents sur une même coupe : le bois de chauffage pour son entreprise, mais aussi, suivant les situations, des billons pour la menuiserie, pour la charpente, pour la filière piquet, pour le bois énergie… Son organisation a séduit certains acteurs importants du Sud-Ouest comme la coopérative forestière Alliance Forêt Bois. Cette dernière fait appel à lui en prestation. L’exploitation est organisée en cloisonnements circulaires, avec si possible conservation du couvert. Jean-Luc a conçu ce système pour répondre aux besoins locaux (billons de 2 m), tout en gardant une gestion forestière en phase avec ses valeurs et les attentes des propriétaires.
Les piquets d’acacia : une affaire de précisions
Le groupe prend ensuite la direction de Réaup-Lisse (Lot-et-Garonne) pour rencontrer la famille Ligneau, producteurs de piquets en robinier, très demandés par les vignobles de Gascogne. L’entreprise fonctionne grâce à neuf personnes. Bernard Ligneau à la tête de la scierie est entouré de ses deux fils qui assurent l’exploitation mécanisée en forêt. Leur Komatsu 901XC et sa tête C124 permettent une coupe nette, sans marque, avec un soin particulier apporté à chaque tige.
Les piquets sont triés selon le diamètre (en longueur 2,20 ou 2,50 m), débardés au porteur puis fendus à la scierie. Le reste du bois est valorisé en bois-bûche ou bois-énergie. Avec 200 000 piquets produits par an, tout est pensé pour sortir un maximum de valeur à chaque coupe. L’entreprise complète son activité avec un peu de prestation en pin maritime.
Forexpo et CBQ+ : machines et échanges
Les adhérents ont également visité le Salon Forexpo, grand rendez-vous des matériels forestiers. En parallèle, les participants ont pu échanger en soirée avec les 80 producteurs de bois énergie adhérents de Chaleur Bois Qualité Plus (CBQ+), qui fêtaient les 10 ans de leur association à Mimizan-Plage.
Fibois Isère et Fibois Ardèche-Drôme
En Isère, sur les massifs de Belledonne : tous les mercredis après-midi du 16 juillet au 13 août, de Chartreuse, tous les jeudis matin du 17 juillet au 21 août, du Vercors et les vendredis matin : 18 juillet : secteur Trièves, 25 juillet et 29 août : secteur Plateau des
4 Montagnes, 22 août : secteur Coulmes.
En Drôme sur le massif du Vercors drômois et dans le Royans : les vendredis matin 11 juillet + 1er et 8 août.
En Ardèche : le 23 juillet (secteur Saint-Agrève) et le 30 juillet (secteur Saint-Etienne-de-Lugdarès).
Infos pratiques, planning des visites et inscriptions : www.vismaviedebucheron.org
Vis ma vie de bûcheron : immersion au cœur des forêts
Chaque été, l’opération Vis ma vie de bûcheron propose au public de découvrir les coulisses de l’exploitation forestière aux côtés des professionnels.
Lancée il y a près de dix ans dans le massif des Bauges, l’initiative Vis ma vie de bûcheron, qui permet au grand public de découvrir l’envers du décors des forêts, s’est étendue à toute la région Auvergne-Rhône-Alpes, puis à l’échelle nationale.
En Isère, dans la Drôme et en Ardèche, une vingtaine de visites gratuites sont proposées entre mi-juillet et fin août. L’objectif est de permettre aux habitants et vacanciers d’accéder à un véritable chantier forestier et de rencontrer ceux qui y travaillent : bûcherons, débardeurs et gestionnaires forestiers. Ces rencontres sont l’occasion d’assister à des démonstrations d’abattage et de débardage, mais aussi d’échanger sur les réalités du métier et les enjeux d’une gestion durable des forêts.
L’opération répond à un double objectif : sensibiliser le public à la filière bois et valoriser le travail des professionnels, souvent méconnu voire décrié. En sortant des idées reçues, les visiteurs repartent avec une vision plus nuancée et réaliste de ce qui se passe dans les forêts.
Les visites sont ouvertes à tous (adultes et enfants sous la responsabilité d’un adulte), sur inscription obligatoire auprès des offices de tourisme des massifs concernés. Les lieux exacts sont communiqués peu avant la visite. Pour des raisons de sécurité, les groupes sont limités à 30 personnes, équipées sur place de casques et de gilets haute visibilité.
L’opération est portée par Fibois Isère et Fibois Ardèche-Drôme, en partenariat avec les collectivités locales, les Parcs naturels régionaux (Vercors, Chartreuse), l’Office national des forêts (ONF), le Centre national de la propriété forestière (CNPF), les coopératives et les entreprises forestières locales.