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Financement

Des aides pour se protéger des aléas climatiques

Basée à Marges, l’EARL de La ferme des collines a pu bénéficier de plus de 93 000 euros d’aides publiques pour se protéger des aléas climatiques. 

Par Morgane Eymin
Des aides pour se protéger des aléas climatiques
©ME-AD26
L’EARL de la ferme des Collines a déposé trois demandes d’aides pour l’installation de filets paragrêles et une pour l’installation d’un système d’irrigation goutte à goutte. ©ME-AD26

Guillaume Chapelle a rejoint son père Claude en 2004 à l’EARL La ferme des collines. L’exploitation de 127 hectares vit principalement de ses vergers (abricots, pêches, prunes et noix) mais produit aussi des céréales (blé, orge, maïs…). Les agriculteurs prévoient de se lancer dans la production de pommes de terre nouvelles d’ici peu. Mardi 11 mars, Guillaume et Claude Chapelle ont reçu Emmanuel Ferrand, conseiller régional aux fonds européens agricoles, ainsi que plusieurs élus.

Une visite qui intervient après les demandes d’aides financières réalisées par l’exploitation pour se protéger des aléas climatiques. Si les agriculteurs n’ont pas encore touché l’intégralité des sommes qui leur ont été accordées, ils n’ont pas attendu pour équiper leurs vergers de filets de protection et de systèmes d’irrigation goutte à goutte. « Nous nous battons à Bruxelles pour chercher des enveloppes. Venir ici, ça permet de savoir si on continue de travailler sur ces mesures, si on met plus d’argent et si vous êtes satisfaits », déclare Emmanuel Ferrand.

« Nous n’aurions pas pu survivre »

Au-delà des aides pour se protéger des aléas climatiques, les agriculteurs ont aussi pu bénéficier d’appuis pour la plantation de truffiers, de pêchers et d’achat de matériels pour travailler le sol. Le tout en grande partie financée par le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader). Toutefois, la Région, le Département de la Drôme et l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse ont aussi apporté leur soutien à certains de ces projets. Le plan Feader finance depuis 2018 des filets paragrêle. Aujourd’hui, l’EARL de la ferme des Collines compte plus de dix hectares de vergers couverts. Tout aussi précieux pour les exploitants, les systèmes d’irrigation goutte-à-goutte installés récemment. « Nous n’aurions pas pu planter sans ces systèmes car les autorisations de prélèvements d'eau sont trop réduites. Nous en avions vraiment besoin, sans ça nous n’aurions pas pu survivre », estiment Guillaume et Claude Chapelle dont l’irrigation repose sur un forrage.

Ainsi, les exploitants ont pu replanter des abricots et pêchers ces dernières années. Un verger dédié a été créé pour les pêches vendues au transformateur Ponthier. « Ce type de marché reste peu répandu. En général, les industriels et transformateurs s’intéressent aux écarts de tri ou aux produits moins coûteux » venant d’Espagne et maintenant de Turquie, rapporte Régis Aubenas, représentant de la section fruits de la FDSEA de la Drôme. « Les vergers dédiés comme celui-là s’adressent à des industriels qui parviennent à valoriser des produits plus haut de gamme. » Ce dernier interpelle les élus régionaux présents sur la valorisation des fruits en France. « Nous allons droit dans le mur », prévient-il en pointant du doigt la transformation de produits non français et la baisse des exportations françaises.

Soutien

Des enveloppes conséquentes pour l’agriculture

Le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) vote chaque année une enveloppe de 95 millions d’euros pour épauler les agriculteurs. À cette somme, se sont ajoutés 30 millions d’euros dont quinze millions pour la Dotation jeunes agriculteurs (DJA) et quinze millions en soutien par la Région en 2024. À ces enveloppes s’ajoutent les aides apportées par les Départements.

Élus régionaux, départementaux et syndicaux ont fait le déplacement. ©ME-AD26

Fin 2024, 20 000 dossiers français avaient été déposés au Feader dont la moitié en provenance de la région Auvergne-Rhône-Alpes. À noter, l’instruction d’un seul dossier Feader coûte en moyenne 10 000 €, en grande partie financée par l’Union européenne. Un important travail de simplification des demandes d’aides est en cours depuis 2015 par les conseillers régionaux.

L’appui de Fruit plus 

L’association Fruit plus, basée à Étoile-sur-Rhône, accompagne ses adhérents dans le montage des dossiers d’aides financières. Guillaume et Claude Chapelle ont pu s’appuyer sur l’expertise d’Isabelle Ladet, animatrice, pour leur demande de financement concernant les catégories suivantes : « Investir en productions végétales pour limiter les risques climatiques et sanitaires », « Modernisation - rénovation des vergers », « investissements individuels pour l’AB, l’agro-écologie, et l’agroforesterie » ainsi que « prévention des aléas climatiques pour les productions fruitières et maraîchères ». En 2024, environ 120 dossiers Feader ont été montés avec l’association Fruits plus dans la Drôme.

Pour en savoir plus sur les aides Feader : auvergnerhonealpes.fr/aides