Gel : Le Sud-Ouest très touché
La vague de froid qui s’est abattue sur la France début avril a causé d’importants dégâts, notamment dans le Sud-Ouest. Le fond des calamités agricoles est activé, dans l’attente de la mise en œuvre de l’assurance récolte, en 2023.

La vague de froid qui s’est abattue sur la France dans les nuits du 2 au 5 avril a particulièrement touché le Sud-Ouest : vallée de la Garonne, Charente et Charente-Maritime, Dordogne et jusqu’aux Pyrénées-Atlantiques. Selon Météo-France, la nuit du 3 au 4 avril a été la plus froide enregistrée depuis 1947 pour un mois d’avril. Les températures les plus basses ont été relevées en Champagne, jusqu’à -9 °C. Le gel a touché la quasi-totalité du pays. Seul Paris intramuros et certaines terres en bordure du littoral ont été épargnés. Tout au long de ces nuits, les agriculteurs n’ont pas ménagé leur peine pour mettre en œuvre les moyens traditionnels de lutte contre le gel : tours anti-gel, brassage de vent, aspersion…
Froid tardif
A la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF), Stéphanie Prat, directrice, estime que les dégâts liés au gel des quatre premiers jours d’avril sont « plus hétérogènes qu’en 2021 ». S’il est trop tôt pour connaître l’ampleur des dommages, la vallée du Rhône semble avoir eu « moins d’impacts » que d’autres régions, car protégée par le mistral. Dans le Sud-Ouest, des dégâts sont attendus notamment en fruits à noyau (prunes), et d’autres pourraient être à déplorer dans la région Centre (pommes, poires, cerises). « En Centre-Val de Loire, les températures sont descendues à -7 °C. Les producteurs ont quand même pu lutter mais, pour l’instant, c’est très difficile, voire impossible de savoir si cela va faire un éclaircissage, à moindre mal si l’on peut dire, ou si on aura des pertes vraiment importantes de volumes », indique Stéphanie Prat.
Situations diverses dans les vignobles
En viticulture, les -8 °C atteints en Champagne n’ont semble-t-il pas provoqué autant de dégâts que l’année dernière, grâce au vent sec, selon Maxime Toubart, président du SGV (vignerons). Les vignobles de Bordeaux, de Sauternes et de Cognac, très affectés par les températures basses, pourraient connaître, selon les spécialistes, des pertes pouvant aller jusqu’à 100 %, si les moyens de lutte n’ont pas été appliqués. Des records de froid ont été observés, en particulier à Bergerac : - 5,1 °C le 3 avril. L’ancien record datait de 2021 avec -4,4 °C.
L’État aux côté des agriculteurs
« L'État sera aux côtés des agriculteurs touchés, comme il l'avait été tout particulièrement lors de l'épisode de gel d'avril 2021, avec la mise en place d'un plan d'ampleur », a affirmé le Premier ministre. Le fond des calamités agricoles est activé, dans l’attente de la mise en œuvre de l’assurance récolte, en 2023. Les agriculteurs restent aussi très vigilants et très inquiets car des gelées tardives sont toujours à craindre. Ainsi en Bourgogne en 2016, le gel était survenu le 27 avril, entraînant 80 % de perte de récolte, notamment sur les vignes. À ce stade, concernant l’épisode actuel, il est encore trop tôt pour évaluer les pertes subies. « Mais cette année encore, ce sera très grave », a d’ores et déjà certifié Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.