Ils ont régalé les agriculteurs mobilisés
De nombreux gestes de soutien ont permis aux agriculteurs drômois de tenir une dizaine de jours sur les barrages à Montélimar, Loriol et Bourg-de-Péage.

La scène est assez incroyable. Jeudi 1er février vers 11 h, Jarone et Pauline Catafort débarquent le long de l’A7, sous le pont de Loriol, avec leur foodtruck bistronomique, l’Agricantine. Après quelques échanges avec les gendarmes sur place, ils sont autorisés à s’installer pour confectionner les burgers qu’ils comptent offrir aux agriculteurs qui tiennent le barrage depuis une semaine. Moins d’une demi heure plus tard, tout est en place : tables, tabourets au milieu de l’autoroute et le jeune couple qui s’active dans sa cuisine mobile pour nourrir la troupe de manifestants qui attend la conférence du Premier ministre.
« On est là parce qu’on travaille avec eux toute l’année », résume simplement Jarone Catafort. Depuis deux ans et demi, il a choisi de proposer des burgers à base de produits frais et locaux. « Les légumes viennent de Loriol et Grane, la viande de la boucherie de Grane, le pain est fait par un boulanger de Crest, le fromage est local... », énumère le chef cuistot. La qualité des burgers est indéniable et fait la part belle à toutes les productions drômoises, jusqu’au bleu du Vercors. Un geste de solidarité particulièrement apprécié des manifestants.
De nombreux signaux de sympathie
Tout au long de la semaine, ces gestes se sont d’ailleurs multipliés sur les différents points de blocage en Drôme. Sandrine Roussin, présidente de la FDSEA 26, voudrait n’oublier personne mais c’est difficile tant les dons ont été nombreux. Elle cite pêle-mêle les traiteurs et restaurateurs, y compris un étoilé, qui ont régalé les troupes, des citoyens qui ont donné de la nourriture, de l’argent, la coopérative Valsoleil qui a fourni œufs et charcuterie, l’entreprise Bernard Royal Dauphiné qui a offert de la volaille. Et puis chaque agriculteur, qui venant prendre son tour de garde, a amené ici ou là des gâteaux maison, des viennoiseries, des caisses de pommes, vins, jus de fruits…
Les bouchers, qui travaillent en direct avec de nombreux éleveurs, n’ont pas été en reste non plus comme le confirme cet éleveur ardéchois. Les godiveaux ont « coulé à flots » sur les barbecues improvisés à Loriol, Montélimar, Bourg-de-Péage… « Nous avons reçu de nombreux signaux de sympathie sur les barrages. C’est certain que ça a encouragé les troupes », confirme Thierry Mommée, membre du conseil d’administration de la FDSEA 26.
Sophie Sabot