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Aviculture

Un nouveau poulailler sur l’exploitation de Thierry Clairefond

La coopérative Valsoleil a inauguré le troisième bâtiment avicole de Thierry Clairefond, basé à Chatuzange-le-Goubet.

Par M.E.
Un nouveau poulailler sur l’exploitation de Thierry Clairefond
©ME-AD26
Thierry Clairefond entouré de ses parents et des partenaires du projet lors de l’inauguration.

Jeudi 24 avril, devant des centaines de personnes, Thierry Clairefond a inauguré la construction de son troisième poulailler sur son exploitation située à Chatuzange-le-Goubet. Après deux premiers bâtiments, en 2012 et 2016, l’aviculteur a franchi un nouveau cap avec ce bâtiment de 1 904 m² dont la construction a été achevée fin 2024. Pour investir dans un tel projet, il a pu compter sur le soutien de la coopérative Valsoleil, avec qui il a signé un contrat sur quinze ans, et de l’abattoir Bernard Royal Dauphiné. Au total, le bâtiment a nécessité un investissement de 789 000 € réalisé à travers un emprunt, des aides et des appuis financiers importants*.

Une génération qui voit grand

Illustre famille de Chatuzange-le-Goubet, les Clairefond ont conservé une forte réputation dans la Drôme au fil des siècles. Ça n’est pas pour rien que l’exploitation familiale se situe sur une route qui porte le nom de la famille. De 1900 à 1912, Julien Clairefond a été maire de la commune. Quelques décennies plus tard, en 1961, naissait le premier poulailler sur la ferme familiale initié par Josette Clairefond. Un moment fort et gravé dans l’esprit de la famille. Thierry Clairefond, qui a repris la ferme à la suite de son père Paul en 2005, n’oublie pas ce passé et ses ancêtres.

Lorsqu’il a rejoint son père sur l’exploitation familiale en 2001, deux bâtiments étaient loués à des voisins. Pas de quoi stimuler le jeune agriculteur qui constatait un manque de performance. En 2011, « tout a changé lorsque j’ai rencontré Valsoleil », raconte-t-il devant les personnes venues découvrir ce nouveau poulailler. L’agriculteur a construit deux bâtiments avicoles, l’un en 2012 et le second en 2016. Si, à l’époque, il produisait deux bandes de 22 500 dindes en plus de deux bandes de 70 000 poulets de chair par an, il a depuis cessé la production de dindes. Thierry Clairefond s’est spécialisé en poulets de chair. Raison pour laquelle il a aussi cessé son activité veaux de boucherie.

 « Le goût du travail bien fait »

Avec ses deux poulaillers, il vendait sept lots et demi par an à Valsoleil en passant par l’abattoir Bernard Royal Dauphiné, à Grane. « Il y a de la demande à l’abattoir et moi je voulais continuer de faire évoluer ma passion. Surtout quand on sait que plus de 50 % des poulets consommés en France sont importés de l'étranger, explique l’aviculteur. S’il n’y a pas d’investissement, la filière ne peut pas suivre. Surtout qu’il y a de plus en plus de retraités, il faut bien des éleveurs pour construire et renouveler le parc. »

« Aujourd’hui, nous sommes dans un grand poulailler moderne, sans odeur et magnifique », déclara Christian Gauthier, maire de Chatuzange-le-Goubet. 

Un nouveau projet qui ne laisse pas ses parents insensibles. « Moi, j’étais un simple agriculteur. Les élevages étaient plus petits à l’époque. Le premier poulailler qu’on a eu sur la ferme faisait 400 m² alors ceux qui ont été construits aujourd’hui… Ça me dépasse un peu. Mon fils est courageux surtout avec des bâtiments qui demandent autant d’investissements », confie Paul Clairefond et sa femme Marie-Jeanne, émus lors de l’inauguration.

De quoi toucher Thierry Clairefond, qui a tenu à remercier son père « de m’avoir donné le goût du travail bien fait », et partager une pensée pour feu Roger Perrochet, agriculteur qui l’a formé au métier. « Thierry est un agriculteur entrepreneur. Nous avons besoin de personnes qui prennent des risques. Il faut absolument que d’autres suivent son chemin. À Chatuzange, nous soutenons les projets agricoles. Dans les années 1960, quand j’étais étudiant, je peignais des poulaillers en bois avec la couverture en papier goudronné. Aujourd’hui, nous sommes dans un grand poulailler moderne, sans odeur et magnifique », déclara Christian Gauthier, maire de Chatuzange-le-Goubet. 

* Avec un prêt de 510 000 € au Crédit Mutuel, 47 600 € de prêt Valsoleil à taux 0 % sur 15 ans, 47 600 € d’aide au développement de Valsoleil, 67 500 € de subvention de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Valsoleil promet de la performance technique aux éleveurs

Des centaines de personnes ont assisté à l’inauguration de ce bâtiment avicole d’une superficie de 1 904 m². ©ME-AD26

En décembre, la coopérative avait annoncé son rapprochement avec Sanders, leader de la nutrition animale en France. Pour rappel, ce partenariat permettrait de concentrer les équipes techniques avicoles et les moyens des deux entités sur l’usine Ucab, site industriel de production d’aliments pour animaux d’élevage à Crest.

L’objectif serait ainsi de passer de 120 000 tonnes d’aliments produits à 160 000 d’ici 2027. Un investissement sur trois ans à hauteur de 6,5 millions d’euros pour moderniser et agrandir l’usine. À noter, déjà un tiers de l’investissement a été réalisé sur l’année écoulée. 

Une rémunération en hausse

« Nous observons une difficulté croissante à l’habilitation de nouveaux projets qui, quand elle n’est pas liée à l’administratif, provient d’une très faible part de la population qui ne comprend pas la nécessité d’une production de volailles locales, françaises et de qualité pour répondre à une consommation de poulets qui n'a cessé de croître ces vingt dernières années, déclare Pierre Bellier, président groupement de volailles de chair de Valsoleil. La coopérative, grâce à son travail engagé, à la rénovation de l’usine d’aliments et à son partenariat avec Sanders offre des performances techniques en progrès constant et une rémunération de base en nette évolution. Ces dernières années, les prix des bâtiments ont flambé. Produire de la volaille française a un coût mais ce coût est loin d’être déraisonnable. Quelques dizaines d’euros de la tonne soient quelques centimes pour le consommateur suffiraient à ce que les éleveurs puissent vivre dignement de leur métier mais aussi à la nouvelle génération de se lancer dans l’élevage ». 

Des paroles soulignées par Jean-Charles Denis et Lionel Eydant, respectivement directeur et président de Valsoleil : « À ce jour, nous en sommes à 11,15 € du m² pour les deux premiers tiers hors primes, c’est du jamais vu. Le gain technique commence à se voir sur la rémunération. Qui dit plus de performance, dit aussi meilleure valorisation. »

Appel aux projets de construction

Durant l’inauguration du poulailler de Thierry Clairefond, plusieurs partenaires ont pris la parole. « À ce jour, nous sommes toujours en déficit de bâtiments dans la Drôme », a rappelé Gaëtan Marquet, président de Bernard Royal Dauphiné. Rengaine similaire de Yannick Charroin, chargé des projets avicoles à Valsoleil : « Nous avons besoin de constructions. Nous sommes demandeurs de tout type de production de poulets. C’est une chance pour le territoire d’avoir, à l’aval de la filière, deux abattoirs coopératifs non saturés et en croissance. La Capag progresse de 20 % en un an en termes de volailles abattues », déclare ce dernier. 

Nouvelle identité de l’usine dévoilée d’ici l’été

Des discours qui se sont achevés avec ceux de la direction de Valsoleil : « L’investissement est sur l’accompagnement des agriculteurs pour construire des bâtiments comme celui de Thierry. Un point central pour obtenir de la performance pour les éleveurs par le biais de la transformation de l’usine dont le nouveau nom devrait être communiqué fin juin et l’inauguration en septembre. Cette filière, c’est la volonté d’agriculteurs de peser ensemble sur des outils, l’usine, des bâtiments et des abattoirs pour ramener de la valeur ajoutée sur le territoire », a conclu Jean-Charles Denis. 

La demande de volailles de Valsoleil en chiffres

  • 20 000 m² manquants en poulet standard soit une quinzaine de bâtiments (deux en 2024 et deux en projet cette année à Chabrillan et en Isère). 

 

  • 8 000 m² manquants en Jardin d’hiver soient 5 ou 6 bâtiments.

 

  • 6 000 m² manquants en poulets label soient une quinzaine de bâtiments.

 

  • 1 000 m² manquants en JA soient cinq bâtiments.