Le Cluster bio encourage l’innovation durable de la filière
Le Cluster bio Auvergne-Rhône-Alpes a organisé un mini-salon et une conférence lors de son assemblée générale, jeudi 17 avril à Alixan.
Née en 2017 de la fusion des associations Organics Cluster in Rhône Alpes et Bioconvergence, le Cluster bio Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) se présente comme un apporteur de « solutions opérationnelles aux entreprises adhérentes dans leur développement économique par de l'accompagnement, de la mutualisation et de l'information ». En 2024, il regroupe 262 adhérents, dont 44 % issus du secteur alimentaire. Lors de son assemblée générale, jeudi 17 avril à Alixan, l’association a organisé un mini-salon composé de transformateurs, de distributeurs et d’« apporteurs de solutions ».
« Avant, le bio rassemblait car il était en croissance. Il était vecteur d’économie et d’écologie. Comment remettre de l’économie dans la filière ? Les entreprises de distribution sont confrontées à la concurrence, notamment dans les grandes surfaces, avec des produits locaux, de haute valeur environnementale ou du vrac. Aujourd’hui, on parle davantage de produits responsables, estime Adrien Petit, directeur du Cluster bio Aura. L’enjeu, c’est de miser sur le commerce et d’adapter l’offre notamment sur la restauration collective. C’est aussi d’accompagner les entreprises à s’adapter aux enjeux climatiques. Les consommateurs ont perdu la boussole du mieux consommer. Nous devons les reconquérir ».
Promouvoir le bio
Le Cluster bio Aura a bénéficié de financements pour décliner la campagne de communication Bioreflexe, créée par l’Agence bio, à l’échelle régionale. Trois spots vidéos, réalisés notamment dans la Drôme à Loriol et Châteaudouble, ont été diffusés sur France 3 fin 2024. En fin d’année, l’association a aussi créé le label Territoires bio engagés à destination des communes de la région. Il prendra la forme d’un panneau affiché à l’entrée des villes et devrait se développer fin 2025. Pour en bénéficier, les communes doivent posséder au moins 15 % de leurs surfaces agricoles en bio ou atteindre au moins 22 % de consommation bio au sein de leur restauration collective. Si la loi Égalim exige d’atteindre 20 % de consommation bio, la France enregistre une moyenne actuelle de moins de 15 %. La restauration collective se présente comme un « nouveau business » pour la filière.
« Les entreprises de distribution sont confrontées à la concurrence, notamment dans les grandes surfaces, avec des produits locaux, de haute valeur environnementale ou du vrac. Aujourd’hui, on parle davantage de produits responsables », estime Adrien petit, directeur du cluster bio Aura. ©ME-AD26
D’un point de vue événementiel, de nombreuses rencontres ont été organisées. Deux salons Biolocal ont pris place dans le Rhône et l’Isère en 2024. Le prochain salon sera à Montélimar le 1er octobre. La 8e édition de la convention d’affaires pour les produits biologiques, Bio n’days, s’est déroulée à Valence en 2024.
Innovation durable
Toujours au fait des tendances du marché, le Cluster bio n’hésite pas à réaliser des enquêtes consommateurs. Il a d’ailleurs réalisé une étude avec Novalim Alimentac en 2024 sur les défis et opportunités des céréales alternatives pour l’industrie agroalimentaire. Lors de la conférence organisée pour son assemblée générale, l’association en a dressé les principaux enseignements. Il s’agit de sarrasin (le plus connu et apprécié des consommateurs), d’épeautre, de millet, de quinoa, de seigle ou encore de sorgho promus à l’industrie agroalimentaire pour leurs intérêts nutritionnels et leur résilience face au réchauffement climatique. Le Cluster bio propose ainsi une formation « intégrer les céréales alternatives dans ses produits alimentaires » à ses adhérents. En Auvergne-Rhône-Alpes, 5 777 hectares de surfaces bio de ces cultures étaient recensés en 2023.
L’association valorise aussi le développement des protéines végétales. Elle a réalisé une étude en 2022 avec Nutrifizz et Ingrébio. Si le marché tend à ralentir, il a connu une forte hausse entre 2018 et 2020 (21 % en valeur et 18 % en volume). À noter que la région Auvergne-Rhône-Alpes est la 4e région en termes de surfaces consacrées au pois chiche et soja bio, avec les départements de la Drôme, l’Ain et l’Isère en tête. Les protéines végétales les plus consommées en France sont les lentilles, les pois-chiches et haricots et les pois cassés. L’association propose aussi une formation sur ce thème.
Un mini-salon innovant
L’innovation reste un marqueur fort pour le Cluster bio Auvergne-Rhône-Alpes et cela se voit chez ses adhérents. Sur le mini-salon, plusieurs sociétés comme la marque ardéchoise Granith ou encore la brasserie drômoise Vieille mule ont exposé des boissons sans alcool. « Le sans alcool se développe énormément. Il y a de plus en plus de caves qui se montent », rapporte Bertrand Michat, fondateur.
D’autres, comme la Vieille graine, basée à Lyon, ont mis en avant leurs productions composées de céréales dîtes alternatives ou secondaires. « Nous sommes entrain de construire une filière, notamment avec une aide italienne car leur pays est plus en avance que nous. Nous sommes un pays grand producteur de sorgho mais il est souvent dédié à l’alimentation animale et nous manquons de matériels, comme des décortiqueuses pour évoluer », avance Aurélien Amir, cofondateur. L’entreprise drômoise Le bon sens et la sève a présenté son rôti végétal. « Nous avons besoin de 3 tonnes de pois chiches secs par an. Pour l’instant, j’en trouve 25 % dans la Drôme et le reste dans l’Yonne car sur place les agriculteurs ont peu de trieurs optiques », expose Sandrine Bubessy, cofondatrice.
La Fabuleuse cantine, tiers-lieu alimentaire né à Saint-Étienne, a mis en avant ses bocaux composés de produits agricoles invendus. Sur place des « apporteurs de solutions » variés exposaient à l’image de Apply vrac, Premices.click, Léko, Alpes contrôles ou encore l’École de la bio et 1 % for the planet.