Une convention pour la sécurité des exploitations agricoles
Afin de contribuer à lutter contre les actes de malveillance qui frappent le milieu agricole et sécuriser les exploitations, une nouvelle convention a été signée entre les forces de l'ordre et plusieurs organisations agricoles drômoises.

On se souvient encore dans les campagnes de l'année 2019, marquée par des intrusions dans des élevages avicoles, des destructions de cultures, des dégradations de matériels, des vols sur les exploitations et des incendies criminels sur des bâtiments d'élevage et de stockage. Cela avait conduit la profession agricole drômoise et les forces de l'ordre à mettre en place le dispositif Vigi Agri 26, réseau d'alerte par SMS. De plus, avait été constitué un réseau de référents sûreté (gendarmerie ou police) afin d'évaluer les points de vulnérabilité sur les exploitations agricoles et apporter des conseils techniques pour sécuriser au mieux les installations. Cette coopération entre monde agricole et forces de l'ordre s'est poursuivie au fil des années.
Le 20 décembre, une nouvelle convention de partenariat a été signée entre la préfecture de la Drôme, le groupement de gendarmerie départementale, la direction départementale de sécurité publique, la chambre d'agriculture, la FDSEA, JA 26 et la fédération départementale des chasseurs.
Vigilance et sûreté
« Même si aujourd'hui nous ne sommes plus dans le contexte de 2019, des vols de GPS ou autres matériels sont fréquents sur les exploitations, et les intrusions ou dégradations n'ont pas cessé, alerte Thierry Mommée, élu à la chambre d'agriculture de la Drôme. De par son activité en milieu ouvert, l'agriculture est particulièrement vulnérable. Nous observons aussi de plus en plus de conflits d'usage qui, parfois, se terminent par des agressions. »
Dans la nouvelle convention, gendarmerie et police nationales s'engagent à exercer une vigilance particulière aux abords des espaces et des emprises agricoles. Ainsi, les militaires et les fonctionnaires des forces de sécurité s'attacheront à développer des contacts fréquents avec les exploitants à l'occasion de leurs patrouilles. De plus, les agriculteurs et les chasseurs peuvent solliciter des référents ou correspondants sûreté, identifiés comme tels dans les brigades de la gendarmerie et de la police. Leur rôle ? Évaluer le niveau de protection des exploitations, apporter des conseils sur les mesures à mettre en œuvre pour améliorer la sûreté.
Une nouvelle application
« Le volet d'alerte par SMS du dispositif Vigi Agri n'existera plus, prévient Thierry Mommée. Il est remplacé par l'application “Ma sécurité”, à installer sur son téléphone. Cette application diffuse des messages de prévention visant à alerter la population générale et les professionnels, et il est possible de la personnaliser en fonction de son activité. » Les exploitants agricoles sont donc invités à consulter régulièrement les messages diffusés par la nouvelle application, pour leur zone géographique. Le agriculteurs du réseau Vigi Agri seront directement informés de cette évolution.
La nouvelle convention de partenariat incite également à recourir au dispositif de la « pré-plainte en ligne », accessible sur le site www.pre-plainte-en-ligne.gouv.fr. Cela garantit au plaignant un contact dans les 24 heures pour une prise de rendez-vous et améliore les conditions d’accueil en diminuant les délais d’attente, est-il stipulé. Cette procédure ne fait pas obstacle à un appel au 17 pour les faits nécessitant une intervention immédiate, est-il précisé.
Un comité de prévention des actes de malveillance
Enfin, un comité de prévention des actes de malveillance contre le monde agricole, constitué des partenaires signataires, du procureur de la République, des directeurs départementaux des territoires (DDT) et de la protection des populations (DDPP) ainsi que du chef du service départemental du renseignement territorial est créé pour, notamment, aider les agriculteurs sur le plan juridique et judiciaire et prévenir les actes malveillants. Il se réunira au moins une fois par an.
« Le nouveau dispositif, qui s'inscrit dans la continuité de Vigi Agri, a pour but d'améliorer la circulation des informations et de mieux accompagner les agriculteurs, insiste Thierry Mommée. De par leur présence sur les territoires, il est important que les agriculteurs et les chasseurs fassent remonter des informations aux forces de l'ordre lorsqu'ils observent des faits inhabituels, mêmes anodins. »
Ch. Ledoux