Limiter l'évaporation dans les impluviums

Pour le pastoralisme, limiter l'évaporation de l'eau des impluviums est une problématique d'actualité, avec le changement climatique. C'est pourquoi l'Adem et le Parc naturel régional des Baronnies provençales (PNR BP) ont décidé de tester des solutions innovantes pour limiter l'évaporation dans les impluviums. Ce pourrait aussi être un moyen d'empêcher les vautours de rendre l'eau impropre en s'y baignant (en plus, ils percent les bâches). Sur la dizaine de solutions (utilisées ailleurs) recensées par l'Adem, quatre ont été retenues. A la rencontre sur l'alpage de Serre de Montué, Marion Maréchal, du PNR BP, et Laurine Azzola, technicienne à l'Adem, les ont présentées. Ce programme est financé par le Département, la Région et l'Europe dans le cadre du plan pastoral territorial (PPT) des Baronnies.
Quatre solutions à l'essai
L'une des solutions est une couverture flottante n'empêchant pas le passage de l'eau. Il s'agit d'une membrane tendue sur l'impluvium et soudée sur les bords, avec des flotteurs, lests, clapets d'entrée de l'eau. Ses points positifs : hermétique, résistante aux vautours, à la neige, au gel, longue durée de vie (jusqu'à 25 ans) et sécurisée. Ses points négatifs : onéreuse et mise en œuvre technique. Autres solutions, deux types de modules flottants en plastique, disposés à la surface de l'impluvium : Hexaballs et Hexacover. Leurs avantages : peu chers, faciles à installer, résistants à la neige et au gel. Mais quid de leur résistance au vent et de l'impact du plastique sur l'environnement ? A la rencontre sur l'alpage de Serre de Montué, la mise en place de modules Hexaballs a été montrée sur un abreuvoir. Ils se composent de deux parties assemblées : trouée, celle du bas laisse rentrer l'eau et sert de lest pour éviter leur envol tandis que celle du dessus assure la flottabilité.
La quatrième solution est un filet anti-évaporation tendu par des câbles avec ancrages en béton. Ses plus : efficace, résistant à la neige, au vent et aux vautours. Ses moins : coûteux, mise en œuvre technique et filet fragile à la manipulation. A noter encore, un éleveur de la Haute-Ouvèze envisage faire un essai avec du filet paragrêle de réemploi.
« L'expérimentation commence à peine », a-t-il été noté au sujet de ces solutions innovantes. Si elles fonctionnent, elle pourront être adoptées sur d'autres alpages drômois « et pour d'autres usages agricoles (retenues collinaires) », a ajouté le président de l'Adem. Et les modules flottants pourraient être utilisés pour empêcher les vautours de se baigner dans les abreuvoirs.