Définir trois zones distinctes dans son organisation d’élevage
Dans un bâtiment, animaux, éleveurs et personnes extérieures à l’élevage (vétérinaires, équarrisseur…) se croisent. Pour assurer le meilleur confort pour les animaux et les hommes, bien penser les flux dans et aux abords des bâtiments est essentiel. Quelques points clés.

Bien penser les flux des personnes, des animaux et des véhicules, dans et autour des bâtiments d’élevage, est gage de biosécurité, mais également de confort de travail. Ainsi, l’organisation d’un élevage peut se raisonner en trois zones bien distinctes : la zone publique, la zone professionnelle et la zone d’élevage. « Les limites entre les différentes zones sont, le plus souvent, naturelles (haie, talus, …) ou virtuelles. L’objectif est de pouvoir rapidement les identifier, afin de respecter les règles de circulation d’une zone à l’autre », indique GDS France.
Zone publique
Dans la zone publique, située en périphérie de celle d’exploitation, la circulation des véhicules et des personnes est libre. Doivent y être positionnés : le parking, la zone d’habitation éventuelle, si possible l’accès des tonnes à lisier à la fosse ou à la fumière et l’aire d’équarrissage (la plus éloignée possible de la zone d’élevage).
Zone professionnelle
La zone professionnelle est réservée aux personnes et véhicules autorisés. Les lieux de stockage (les silos d’aliments, les fumières, les hangars de stockage de litière et de matériel), les ateliers de transformation pour les producteurs fermiers y sont notamment positionnés. « L’emplacement des silos doit permettre la livraison de l’aliment ou des matières premières sans que le chauffeur ou le camion ne pénètre dans la zone d’élevage. Dans tous les cas, l’éleveur doit veiller à ne pas y accéder en tenue d’élevage », souligne la fiche pratique « Organisation de l’élevage – Sécurivo », éditée par l’Institut de l’élevage (Idele). Les chemins d’accès des différents véhicules extérieurs et les espaces de stationnement des camions autorisés, « matérialisées et si possible à distance suffisante des bâtiments, des entrées et des sorties d’air », se trouvent également dans cette zone. « Les personnes autorisées à entrer doivent limiter leurs déplacements au strict nécessaire sans passer dans la zone d’élevage », précise la fiche pratique de l’Idele.
Zone d’élevage
Troisième zone, et non des moindres, la zone d’élevage. Il s’agit de « la plus sensible », selon GDS France. C’est celle où logent et vivent les animaux. Son accès doit être réservé aux éleveurs, aux salariés dédiés à l’élevage et aux intervenants. Elle comprend le bâtiment d’élevage en lui-même, les zones de rassemblement, de repos et/ou de pâture attenantes ou non à l’exploitation, l’infirmerie, la nurserie… Il est nécessaire de respecter les mesures de biosécurité. « Aucun véhicule ne doit pénétrer dans cette zone en dehors de ceux de l’exploitation », précise GDS France. Il est également préconisé de prévoir un pédiluve ou un point de nettoyage des bottes avant d’accéder à cette zone. Par ailleurs, GDS France conseille d’adopter, au sein de cette zone, le principe de « marche en avant pour limiter la contamination des animaux ». En clair, il s’agit de déplacer les jeunes animaux, les plus sensibles, vers les animaux sains adultes, puis on passe aux animaux malades ou nouvellement introduits. « Dans le cas d’élevages constitués de plusieurs bâtiments (élevages non-monoblocs), la circulation du personnel à l’extérieur des bâtiments doit s’effectuer par des couloirs ou des parcours clairement délimités (sols bétonnés ou en stabilisé, mur ou barrière, etc.) », précise la note de l’Institut de l’élevage.
Importante signalétique
Pour bien délimiter ces trois zones et permettre aux personnes extérieures de bien s’orienter, il est nécessaire de mettre en place une signalétique adaptée. Il est conseillé notamment de bien identifier les zones de parking, l’aire d’équarrissage, le local de vente… Il est nécessaire d’indiquer de manière claire et précise les zones interdites au public et/ou limitées aux personnes intervenantes. Enfin, il est judicieux de mettre un panneau indiquant le nom et le numéro de téléphone de la personne à contacter avant d’accéder à la zone professionnelle.
Marie-Cécile Seigle-Buyat
Sources : Fiche pratique organisation de l’élevage Sécurivo de l’Institut de l’élevage et sectorisation et zonage de l’exploitation de GDS France.