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RÉGION

« Je suis très fier et reconnaissant  vis-à-vis de nos agriculteurs »

Fabrice Pannekoucke a été élu président de la Région en septembre 2024. Il préside une région où l’agriculture a une place de choix. À la veille du congrès de la FNSEA, il nous livre sa vision de l’agriculture.

« Je suis très fier et reconnaissant  vis-à-vis de nos agriculteurs »
©Michel Peres

Quel est votre sentiment face à l’agriculture d’Auvergne-Rhône-Alpes ?
Fabrice Pannekoucke : « Je suis très fier et très reconnaissant vis-à-vis de nos agriculteurs parce que nous leur devons beaucoup. Nous savons que ce n’est pas facile au quotidien, mais nous avons une agriculture formidable, riche d’une très grande diversité avec l’ensemble des filières qui la compose. Nous sommes leaders sur de nombreux sujets et productions. Notre agriculture se caractérise aussi par sa qualité. Toutefois, nous ne pouvons pas ignorer la crise que nous traversons et celle que nous avons traversée. Nous nous trouvons face à de grands bouleversements. »

Le soutien de la Région à l’agriculture en Auvergne-Rhône-Alpes est très fort. Pourquoi ?
F. P. : « Je pense qu’il faut soutenir une agriculture de production qui permette de fournir des produits de qualité et de nourrir la population. Là encore, nous avons une raison d’être fiers de nos agriculteurs qui sont capables de produire notre alimentation sur place. C’est pour cela que pour moi, pour la Région, le Mercosur, c’est non. C’est pour cela également qu’il faut s’assurer du renouvellement des générations et soutenir l’installation. Vous le savez, ce sont deux enjeux forts et deux priorités pour la Région. Auvergne-Rhône-Alpes est la région qui soutient le plus 
l’installation, avec un montant de la dotation jeune agriculteur (DJA) le plus élevé de France (41 000 € en moyenne par installation). Je pense qu’il faut aussi soutenir et défendre les agriculteurs au regard des attaques qu’ils subissent, des contraintes, du poids des normes et des surtranspositions de règles. Lorsque les agriculteurs sont malmenés par l’Office français de la biodiversité (OFB), je voudrais leur dire que nous sommes à leurs côtés et que nous les soutenons. C’est aussi la raison pour laquelle je souhaite très vite engager des négociations autour du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) pour la prochaine Pac post 2027 ».
Qu’entendez-vous par là ?
F. P. : « Depuis début 2023, Il faut savoir que 40 % des dossiers Feader de France sont portés par notre région, soit presque un dossier sur deux qui est déposé en Auvergne-Rhône-Alpes ! Cela représente quand même 13 000 dossiers déposés. C’est le double par rapport à la précédente programmation. C’est une dynamique très forte. Sur le Feader, j’ai deux missions. La première est d’aller récupérer une partie du reliquat national de l’ancienne programmation. J’attends une autorisation de l’État pour pouvoir consommer ce reliquat chez nous en Auvergne-Rhône-Alpes. Par ailleurs, si la région Auvergne-Rhône-Alpes surconsomme son enveloppe Feader, d’autres régions, elles, sous-consomment. Mon combat est aussi d’aller récupérer des fonds non utilisés dans les autres régions. »
La Région Auvergne-Rhône-Alpes a tout mis en œuvre pour qu’il n’y ait pas d’année blanche concernant le Feader. Quel bilan dresser vous à l’aube de la troisième année de programmation ?
F. P. : « Comme je viens de l’indiquer, nous avons une dynamique importante sur l’ensemble des dossiers Feader, notamment sur le plan bâtiment (plus de 2 000 dossiers déposés en 2024), soit plus du double que sur une année classique de l’ancienne programmation 2014-2022. Côté dotation jeune agriculteur, l’an dernier, 890 dossiers ont été déposés, là aussi c’est un nombre élevé. »

En fin d’année dernière, la Région Auvergne-Rhône-Alpes a voté une aide à la recapitalisation du cheptel ovin pour les exploitations touchées par la fièvre catarrhale ovine (FCO). En quoi consiste cet accompagnement ?
F. P. : « Comme je l’ai toujours dit, la mission de la Région ne concerne pas le volet sanitaire, notamment la vaccination, mais bien l’outil de production, la reconstitution des troupeaux. La pression sanitaire de la FCO notamment du sérotype 8 a été très forte dans la région. C’est à ce titre que jeudi 19 décembre 2024 nous avons voté en assemblée plénière un accompagnement à la recapitalisation du cheptel. Elle concerne un forfait à l’achat de brebis ou béliers pour les exploitations détenant plus de 30 animaux qui s’engagent à vacciner leur troupeau. 
Le guichet de demande d’aide est ouvert et les exploitants ont jusqu’au mois de septembre prochain pour déposer leur demande sur le site Internet de la Région. Il est important de préciser, par ailleurs, que cette aide complète l’aide de l’État. Elle ne s’y substitue pas. Concernant l’enveloppe budgétaire : elle s’élève à 1,5 million d’euros. L’aide par exploitation est de minimum 500 € et peut atteindre 10 000 € maximum. » 

Propos recueillis par la rédaction

Plus de 200 millions d’euros pour l’agriculture

En soutien à son agriculture, la Région Auvergne-Rhône-Alpes apporte près de 20 millions d’euros sur l’ensemble des vingt-et-une filières, pour la période 2023-2027. Depuis 2016, elle soutient l’ensemble des filières agricoles régionales et dispose du premier budget agricole des Régions de France. En ce sens, l’exécutif régional a fait le choix de proposer des plans dédiés à chacune des grandes filières agricoles d’Auvergne-Rhône-Alpes. Au total, avec les fonds européens, ce sont plus de 200 millions d’euros par an qui sont mobilisés pour l’agriculture de notre région.