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La FCO n’a pas épargné la fertilité des béliers

L’action de dépistage de la fertilité des béliers, organisée mercredi 5 février à Die, a réuni une quinzaine d’éleveurs.

La FCO n’a pas épargné la fertilité des béliers
Durant cette journée, une soixantaine de béliers ont été dépistés. Les éleveurs ont déboursé 25 € maximum par animal testé. ©ME-AD26

Des éleveurs drômois ont emmené leurs béliers à un test de fertilité par le biais d’un laboratoire mobile dans la zone artisanale Cocause à Die, mercredi 5 février. Au total, une soixantaine d'animaux ont pu être testés par la coopérative Elva novia. Cette action a été organisée par la chambre d’agriculture en partenariat avec le groupement de défense sanitaire (GDS) de la Drôme et la fédération départementale ovine dans le cadre du Plan départemental ovin. « Durant la crise FCO, des professionnels d’autres régions, qui ont eu recours au dépistage par électro-stimulation pour leurs animaux, ont recensé 85 % de stérilité due à la FCO, ça nous alertés d’où l’organisation de cette journée », explique Marie Cabrol, conseillère ovin à la chambre d’agriculture.

En effet, la fertilité des béliers peut diminuer s’ils ont été exposés à la FCO-8. Dans certains cas, les animaux risquent la stérilité définitive. Pour vérifier leur taux de fertilité, la « seule méthode vraiment efficace », selon Martin Brusselle, vétérinaire au GDS de la Drôme, s’avère être le dépistage par éléctro-stimulation.

Des éleveurs résignés 

Les agriculteurs avaient rendez-vous entre 9 h 30 et 16 h 45. Cette action priorisait les jeunes animaux et ceux qui ont présenté des symptômes durant la crise. Sur place, la semence des animaux est inspectée au microscope pour évaluer la mobilité et la concentration de spermatozoïdes. Les béliers ne devaient pas être en lutte afin d’optimiser la fiabilité des résultats. Installé depuis 2018 au Gaec du Rays à Romeyer, Florian Fialoux prend les résultats du dépistage de plein fouet. Sur les cinq béliers apportés par l’éleveur, trois viennent d’être dépistés stériles. Un véritable coup de massue pour le Gaec qui a perdu 42 brebis infectées par la FCO-8 l’année dernière. S’ajoutent à ces pertes, 25 autres bêtes attaquées par le loup. En l’espace de quelques mois, le troupeau du Gaec du Rays est passé de 430 à 363 brebis. « Nous allons faire le maximum pour trouver des béliers car sans agneaux, je ne sais pas comment nous allons faire, confie l’éleveur pris au dépourvu. Les brebis touchées par la FCO ont fait des agneaux en décembre qui sont tous morts nés avec zéro lactation ».

 

Isabelle Roux, éleveuse de noires du velay et de mourérous à Marches depuis 2017, a perdu un bélier, mort de la FCO-8 en septembre. Le bélier emmenait ce jour-là a pu être sauvé après avoir été alimenté à la pipette. Sans surprise, le dépistage révèle une baisse de la fertilité. En août, la fièvre catarrhale a emporté 20 % du troupeau de l’éleveuse qui oscille entre désespoir et volonté de s’adapter. « Ce bélier servira de début de mise en lutte pour faire venir les chaleurs », se résigne Isabelle Roux.

Environ 17 % de béliers stériles 

Pour François Monge, éleveur à Roucoubeau, à la tête d’un troupeau de 200 brebis, cette opération de dépistage était attendue et devrait être renouvelée. Il a emmené ses cinq plus jeunes béliers après en avoir perdu six l’année dernière. À l'issue des tests, aucun de ses jeunes béliers n’est stérile. L’éleveur se dit rassuré, notamment car le prix d’achat des béliers a subi une « augmentation sévère avec la FCO ». Toutefois, il ne cache pas son inquiétude pour le futur. « Dans la Drôme, comme il y a eu beaucoup de dégâts, les professionnels vont sûrement vacciner, projette-t-il. Mais, il y a tellement de maladies maintenant, des échanges mondiaux qui font circuler des maladies… Il va falloir qu’on s’habitue ».

Sur place, la semence des animaux est inspectée au microscope pour évaluer la mobilité et la concentration de spermatozoïdes. ©ME-AD26

Cette opération de dépistage fait suite à trois « cafés bergerie » organisés dans le Diois, les Baronnies et le Vercors. Des rendez-vous durant lesquels les éleveurs ont été initiés à la palpation des testicules des béliers. « Cette technique permet notamment de détecter si les testicules sont dures mais parfois on ne sent rien. Ça n’est pas une méthode infaillible, rappelle Martin Brusselle. Une baisse de fertilité peut aussi être due à d’autres maladies ou infections comme l’épididymite contagieuse du bélier ». En cas de doute, le vétérinaire préconise une prise de sang, gratuite pour les adhérents du GDS. Enfin, il conseille aussi de faire passer des échographies aux brebis afin de savoir si elles sont gestantes et si la lutte a été efficace. 

Sur la soixantaine de béliers dépistés lors de cette journée, environ 17 % sont réputés stériles. Cette action devrait être renouvelée fin juillet et mi-septembre sur d’autres secteurs de la Drôme. D’autant que le Département a exprimé la volonté de proposer une prise en charge partielle de ces dépistages. 

Pour plus de renseignements, contactez Marie Cabrol au 06 20 88 81 04.


M.E.