VOLAILLES
Influenza aviaire : la vallée du Rhône est désormais touchée

Après la détection d’un cas d’influenza aviaire à Saint-Montan en Ardèche la semaine dernière, une zone de contrôle temporaire (ZCT) a été mise en place par les services de l’État. Le dispositif concerne aussi la Drôme puisque la commune de Donzère est incluse dans cette ZCT.

Influenza aviaire : la vallée du Rhône est désormais touchée
Suite à la découverte d'un cas d'influenza aviaire chez un particulier en Ardèche, les détenteurs de volailles doivent redoubler de vigilance. La France a d'ailleurs relevé début octobre son niveau de risque, passant de "négligeable" à "modéré". Dans ce cadre, des mesures spécifiques s'appliquent pour certaines communes de la Drôme (lire encadrés). ©AD26-S.S.

Le début des migrations et la baisse des températures faisaient craindre une nouvelle augmentation du risque de contamination des volailles par le virus de l’influenza aviaire. Ce risque est désormais confirmé dans la vallée du Rhône. Le 6 octobre, en fin de journée, la préfecture de la Drôme a annoncé la découverte d’un cas d’influenza aviaire hautement pathogène sur des canards d’ornement à Saint-Montan en Ardèche. Le propriétaire, un particulier disposant de 54 canards d'ornement et de 3 poules, a donc dû faire abattre sa basse-cour dans la foulée. « Pour prévenir tout risque de diffusion, le foyer a été dépeuplé le 5 octobre » et le site « nettoyé et désinfecté sans délai », précisent les services de l’État.

Donzère dans la zone de contrôle temporaire

Cette découverte a déclenché la mise en place d’une zone de contrôle temporaire (ZCT) dans un rayon de cinq kilomètres*, ceci pour une durée de 21 jours. Sont concernées : les communes de Saint-Montan, Saint-Thomé, Larnas, Viviers, Gras, Bourg-Saint-Andéol pour l’Ardèche et Donzère pour la Drôme. Sur ces communes, des mesures renforcées de surveillance et de biosécurité (dont le confinement obligatoire des volatiles) s’appliquent aux professionnels comme aux particuliers. « Il n’y a pas de dérogation possible. Les volailles doivent être mises en bâtiment », confirme Cathy Traynard, chef du service santé et protection animales à la direction départementale de la protection des populations (DDPP) de la Drôme. L’organisation de rassemblements, type marchés d’oiseaux ou de volailles, est formellement interdite dans la zone.

Signaler toute mortalité

« Toute mortalité doit immédiatement être signalée à la DDPP pour que les vérifications puissent être faites au plus vite et ne pas passer à côté d’une extension de la maladie », signale la chef de service. Pour Donzère, ces mesures concernent plus particulièrement les particuliers puisque, selon la DDPP 26, la commune ne compte pas d’élevage commercial.

Il est cependant utile de rappeler que dans le cadre d’une ZCT, l'entrée et la sortie de volailles des exploitations sont interdites, sauf dérogation délivrée par les services de l’État. Les mouvements d'aliments pour volailles sont aussi interdits, de même que l'épandage ou le transport de lisier de volailles. Enfin, dans le périmètre de la ZCT, les chasseurs sont aussi concernés par des restrictions sur la chasse aux appelants et l’interdiction de lâcher des gibiers à plumes.

« La levée de cette ZCT ne pourra être prononcée que lorsque les conclusions des visites vétérinaires dans les communes concernées en Ardèche et en Drôme seront favorables », sous réserve de l’absence de nouveaux cas dans la faune sauvage ou en élevage, avertit la préfecture.

Sophie Sabot avec Mylène Coste

Contacts

DDPP de la Drôme : 04 26 52 21 61 
Service santé et protection animales : [email protected]

* Distance définie par les textes applicables au moment de la découverte du cas. Selon les annonces du ministre de l’Agriculture début octobre, la distance pour les zones de contrôle temporaire est désormais étendue à 20 km.
DEPUIS LE 2 OCTOBRE

Les mesures applicables en Drôme suite au passage en risque « modéré »

Seule la commune de Donzère est pour l’instant concernée par les mesures de restriction liées à la découverte d’un cas d’influenza aviaire hautement pathogène en Ardèche (lire ci-dessus). Mais des obligations s’appliquent aussi dans d’autres communes de la Drôme depuis que la France a relevé son niveau de risque de « négligeable » à « modéré » le 2 octobre dernier. Ainsi, les éleveurs et détenteurs de basses-cours situés en zones à risque particulier (zones humides traversées par les couloirs de migration des oiseaux sauvages, voir ci-dessous la liste des communes pour la Drôme) doivent confiner leurs volailles. « Pour les particuliers, cela implique de les fermer en bâtiment ou de les laisser sortir uniquement sur un parcours couvert d’un filet ou grillage », précise Cathy Traynard de la DDPP 26. Pour les professionnels, la mesure prévoit une claustration totale des animaux. Si le respect du bien-être animal le justifie, il est possible de demander une dérogation auprès de la DDPP 26 pour autoriser la sortie des volailles sur des parcours réduits.

Mesures de précaution dans les basses-cours

Cathy Traynard rappelle par ailleurs que, partout en France et quel que soit le niveau de risque influenza aviaire, les mesures de biosécurité doivent être appliquées. Les éleveurs drômois sont, selon elle, performants dans ce domaine puisqu’ils sont déjà concernés par une forte pression de salmonelles. D’où, un niveau global de biosécurité en Drôme « meilleur que sur d’autres départements », souligne la chef de service.

Des mesures de précaution doivent aussi être respectées dans les basses-cours des particuliers : éviter tout contact des volailles, de leurs aliments et eau de boisson avec les oiseaux sauvages ; ne pas se rendre dans un autre élevage sans précautions particulières (lavage des mains, désinfection des chaussures ou usage de surbottes) ; protéger et entreposer la litière neuve à l’abri ; ne pas transporter les fientes et fumiers compostés avant une période de deux mois ; réaliser un nettoyage régulier des poulaillers et du matériel et, pour cela, ne pas utiliser d’eaux de surfaces (mare, ruisseau, eau de pluie collectée).

Enfin, Cathy Traynard insiste : « Dès la première volaille morte, sans explication claire - un prédateur par exemple - il est indispensable de contacter son vétérinaire ou la DDPP 26. Les prélèvements pour recherche d’influenza aviaire sont à la charge de l’État. »

S.S.

Communes de la Drôme en zone à risque particulier

 Albon, Allan, Allex, Ancone, Andancette, Anneyron, Beaumont-lès-Valence, Beaumont-Monteux, Beausemblant, Beauvallon, Bourg-lès-Valence, Chanos-Curson, Chantemerle-les-Blés, Châteauneuf-sur-Isère, Châteauneuf-du-Rhone, Cliousclat, Condillac, La Coucourde, Crozes-Hermitage, Donzère (en ZCT pour l’instant), Erôme, Espeluche, Etoile-sur-Rhône, La Garde-Adhémar, Grâne, Gervans, Granges-les-Beaumont, Les Granges-Gontardes, Larnage, Laveyron, Livron-sur-Drôme, Loriol-sur-Drôme, Malataverne, Malissard, Mercurol-Veaunes, Mirmande, Montboucher-sur-Jabron, Montéléger, Montélimar, Pierrelatte, Ponsas, Pont-de-l'Isère, Portes-lès-Valence, La Roche-de-Glun, Roussas, Saint-Marcel-lès-Sauzet, Saint-Marcel-lès-Valence, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Saint-Rambert-d'Albon, Saint-Uze, Saint-Vallier, Saulce-sur-Rhône, Sauzet, Savasse, Serves-sur-Rhône, Tain-l'Hermitage, Les Tourrettes, Valence.

Source : chambre d’agriculture de la Drôme.

Risque accru
« Depuis le début de l’été, plusieurs centaines d’oiseaux morts du virus de l’influenza aviaire hautement pathogène ont été recensés principalement sur le littoral ouest de la France », indique le ministère de l'Agriculture. © Pixabay
Faune sauvage 

Risque accru

Cathy Traynard confirme que la vigilance doit être maximale sur l’ensemble de la Drôme. « Il y a de grandes chances que le cas détecté en Ardèche sur un canard d’ornement soit lié à la faune sauvage », souligne-t-elle. Le ministère de l’Agriculture révèle par ailleurs que « depuis le début de l’été, plusieurs centaines d’oiseaux morts du virus de l’influenza aviaire hautement pathogène ont été recensés principalement sur le littoral ouest de la France. » En Drôme également, des cas ont été confirmés en juin dernier. « Il s’agissait de poussins vautours retrouvés morts sur la commune de Villeperdrix dans les Baronnies. Mais leur décès remontait certainement à avril ou mai. Aucune alerte n’a par ailleurs été transmise par des professionnels ou des particuliers sur cette période », précise la chef de service de la DDPP 26. 

Avant de rassurer : « Tous les vétérinaires drômois sont sensibilisés. Au moindre doute, ils entrent en contact avec nos services. Sur les quelques suspicions qui sont remontées depuis début septembre, nous avons systématiquement contrôlé qu’il ne s’agissait pas d’influenza aviaire. Ces cas se sont tous révélés négatifs. »

S.S. 

Signes évocateurs de l'influenza aviaire chez les volailles

- augmentation de la mortalité,

- abattement,

- déshydratation accompagnée d'une grande soif,

- perte d'appétit,

- troubles respiratoires ou nerveux.