Beaucroissant : une foire sans bovins,  mais bien vivante

Les 12, 13 et 14 septembre, la foire d’automne de Beaucroissant tiendra sa 804e édition… sans bovins. La dermatose nodulaire contagieuse (DNC), qui a frappé cet été les troupeaux de Savoie, Haute-Savoie et de l’Ain, a contraint les organisateurs à se passer de concours et d’animaux sur le foirail. Une absence symbolique mais pas inédite : fièvre catarrhale et grippe aviaire avaient déjà perturbé d’autres éditions.
Avec ses 1 000 exposants, dont 220 en matériels agricoles, la foire reste pourtant un rendez-vous incontournable, capable de transformer le village de 1 737 habitants en champ de foire de 30 hectares. « Il faut que la foire continue d’exister dans le village », insiste le maire, Antoine Reboul, qui a lancé un vaste chantier de réaménagement du centre-bourg. Après l’agrandissement et la végétalisation de la cour d’école, une deuxième phase débutera dès la fin de la foire : création d’une place conviviale avec arbres, bancs et cheminements piétons, sans nuire à l’installation des exposants. Un projet d’un million d’euros, financé par emprunt et aides départementales, auquel s’ajouteront de nouveaux logements et commerces.
Sur le terrain, les éleveurs charolais, privés de bêtes, seront tout de même présents sous leur chapiteau avec repas, produits locaux et burgers réputés. Un futur bâtiment charolais est d’ailleurs en projet pour renforcer le rôle agricole de la foire. « Les racines de Beaucroissant sont rurales », martèle le maire, qui veut faire de l’événement une plateforme d’échanges sur l’agriculture.
Le négociant en bestiaux, Max Josserand, viendra lui… avec des vaches en bois. Un clin d’œil à une situation dramatique : les troupeaux bloqués dans les fermes, les trésoreries exsangues et l’incertitude persistante sur l’origine de la maladie.
Mais la foire ne cesse d’évoluer. Le secteur des énergies renouvelables connaît un essor marqué, et Enedis modernise l’ensemble des raccordements électriques, avec à terme l’enfouissement des lignes. Côté animations, le Crédit agricole proposera des simulateurs de conduite de moissonneuse, de tracteur ou de trottinette. Enfin, la sellerie Baude fêtera sur place son centenaire, clin d’œil à une tradition artisanale toujours vivante.
Malgré les crises sanitaires et les défis d’organisation, Beaucroissant confirme ainsi son rôle unique : à la fois vitrine agricole, lieu de convivialité et moteur pour un village qui vit au rythme de sa foire. 

I. D.