L’abricot des Baronnies savoure son IGP
Pour le syndicat de l’abricot des Baronnies, cette reconnaissance implique que les producteurs restent « vigilants sur la qualité pour ne pas décevoir le consommateur ».
Lors de l’assemblée générale du syndicat, jeudi 27 mars à Nyons, des vérités ont été énoncées : les récoltes sont maigres et les effets de la concurrence étrangère menacent l’avenir des arboriculteurs. Mais, après plus de six années de violents épisodes de gel ou de grêle, les producteurs d’abricots des Baronnies voient un peu de lumière au bout du tunnel. Plus que jamais la profession comptait sur la reconnaissance d’une identité forte avec l’obtention de l’IGP. Après une longue attente, c’est chose faite : les producteurs se réjouissent d’une récolte 2024 sous appellation.
Redonner goût aux fruits
« Depuis plusieurs années, je n’avais que des choses négatives à vous dire ! Je suis heureux de vous parler de notre première récolte sous IGP », s’est exclamé Franck Bec, président du syndicat de l’abricot des Baronnies. Une cinquantaine de producteurs, de représentants de la filière fruits mais aussi d’élus comme Christelle Ruysschaert, Pascale Rochas et Pierre Combe maire de Nyons ont fait le déplacement. « Malgré le gel à 60 % et la grêle à 10 %, la qualité était au rendez-vous. Au total, 841 tonnes brutes soit après tri 434 tonnes d’abricots de qualité IGP ont été commercialisées. C’est loin d’être une récolte exceptionnelle mais nous en sommes heureux et fiers », a déclaré le président.
Le syndicat mise désormais sur la promotion du produit afin que la notion qualitative d’IGP s’impose le plus rapidement possible dans l’esprit du consommateur. « La récolte 2025 est là sur nos arbres, elle se présente bien et on ne déplore aucun dégât dû au gel pour l’instant », ont rapporté les producteurs présents. Régis Aubenas, à la tête de la section fruits de la FDSEA de la Drôme, a livré ses réflexions sur les défis et atouts de la filière arboricole. « La notoriété de l’abricot des Baronnies est établie. Il est chargé en sucre et de belle coloration offrant un visuel attractif et un gustatif flatteur. Cependant, on note une baisse générale de consommation de fruits et la part des fruits transformés monte. Il faudra rester vigilants sur la qualité pour ne pas décevoir le consommateur et en faire la promotion ». De son côté, Benoit Chauvin Butaud, conseiller arboriculture à la chambre d’agriculture, a précisé que « le cahier des charges est évolutif. Après un recul de cinq récoltes sur une variété nouvelle, on peut l’intégrer au cahier des charges ».
Passage de flambeau pour Franck Bec
Lors de ce rendez-vous entre professionnels de la filière, le collectif a fait le point sur les actions réalisées en 2024, notamment lors des événements : label Saveurs à Saint-Étienne, le MedFel à Perpignan, la fête du tilleul à Buis, l’Itinéraire Gourmand du PNR des Baronnies, au Salon international de l’agriculture et à celui des Agricultures de Provence. En projet pour 2025, l’intégration au cahier des charges de la variété Nelson. Sur l’année 2024, le syndicat enregistre un résultat positif de 19 453 € avec des recettes d’un montant de 39 667 € et des dépenses s’élevant à 20 215 €.
Cette assemblée générale marquait aussi le départ de Franck Bec à la présidence du syndicat. « Après 40 ans de présence dans la profession et plus de 7 ans à la présidence du syndicat, je suis heureux d’avoir mené à bien cette mission de reconnaissance IGP de l’abricot », a déclaré ce dernier avec émotion. Il a été largement salué et remercié pour son dévouement et son implication durant toutes ces années.
J.M. P.
287 ha en IGP
12 variétés d’abricots
841 tonnes brutes soit après tri, 434 tonnes.