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Trois questions à

Les ventes de saint-marcellin se maintiennent

Bruno Neyroud, président du Comité du saint-marcellin et du saint-félicien (C2MF).

Les ventes de saint-marcellin se maintiennent
©CL_AD26
« Nous sommes dans une très bonne dynamique », confie Bruno Neyroud, président du Comité du saint-marcellin et du saint-félicien.

Lors de l’assemblée générale du C2MF à Hauterives, quel bilan avez-vous fait de l’année écoulée ?
Bruno Neyroud : « L'année 2024 a été marquée par la célébration des dix ans de l'IGP1 saint-marcellin. Plus de dix-sept événements ont été organisés, cela nous a permis de toucher plus de 27 000 personnes. Toutes ces opérations ont permis de promouvoir le saint-marcellin IGP et d’accroître sa notoriété mais aussi de fédérer notre filière. Un autre fait marquant concerne la demande de reconnaissance en IGP pour le saint-félicien. C’est un enjeu de taille pour notre territoire, le maintien de la production laitière et l’amélioration de la rentabilité des exploitations agricoles. Un dossier a été déposé à l’INAO2 en septembre 2023. Au même moment, l’Association de défense du caillé doux de saint-félicien (Ardèche) déposait un dossier de reconnaissance en AOP3. L’INAO nous a proposé de regrouper les deux démarches mais les Ardéchois ont finalement refusé. C’est dommage car notre ODG4 aurait pu mener les deux dossiers sous la bannière IGP, sans nuire aux deux produits qui sont très différents. »

Comment se sont déroulées la production et la commercialisation ?
B.N. : « La collecte de lait a augmenté de 6 % pour atteindre un peu plus de 45 millions de litres, avec une valorisation correcte. Malgré un contexte économique d’inflation, les ventes de saint-marcellin se sont maintenues à hauteur de 2 757 tonnes. Le fait que les volumes commercialisés ne baissent pas est une satisfaction compte tenu d'une conjoncture défavorable aux produits haut de gamme. Les mois de janvier et mars 2024 ont été marqués par une baisse de respectivement -6 % et -10 % mais la fin de l’année a été positive. En saint-félicien, avec 3 100 tonnes, les ventes de l'année dernière sont restées stables. Comme pour le saint-marcellin IGP, les mois de janvier et mars ont été marqués par une baisse de -12 %. Le saint-félicien, connu depuis 70 ans, est un produit bien installé dans la tête des consommateurs.
Globalement, nos types de fromages à pâte molle se maintiennent assez bien, contrairement à ceux en pâte cuite. Près de 80 % de notre production fromagère est vendue en grande distribution. La vente à la pièce (et non au kilo) de nos fromages s’avère être un atout, surtout pour le saint-marcellin. »

Quels sont les grands projets du comité pour 2025 ?
B.N. : « La demande de reconnaissance IGP pour le saint-félicien est une priorité. Il est extrêmement important de protéger l'ancrage territorial du saint-félicien. Conserver les volumes de lait est aussi un enjeu pour la sauvegarde du saint-marcellin. Tout début avril, lors de son comité permanent IGP, l'INAO devrait statuer sur la nomination d'une commission d'enquête pour le saint-félicien. Notre dossier est mature, et si tout va bien nous espérons voir aboutir la demande d'IGP d'ici deux ans.
Par ailleurs, nous allons remettre à plat toute notre communication. Cela fait suite à un conseil d’administration tenu en juillet dernier, élargi aux partenaires de la filière. Nous voulons toucher davantage de consommateurs à travers la communication grand public. Mais aussi de renforcer le sentiment d’appartenance et de fierté de tous les producteurs de lait. L’idée globale est de mieux communiquer en externe et en interne. » 

Propos recueillis par Christophe Ledoux

 

1 IGP : indication géographique protégée.
2 INAO : Institut national de l’origine et de la qualité.
3 AOP : appellation d'origine protégée.
4 ODG : organisme de défense et de gestion.