France Lavande célèbre ses quarante ans d’existence
La coopérative France Lavande, installée à Montguers, vient de fêter ses quarante ans d’existence. L’occasion de faire le point sur le marché actuel et les perspectives.

Créée en 1984, France Lavande rassemble aujourd’hui 108 producteurs répartis entre la Drôme, l’Ardèche, les Alpes-de-Haute-Provence, le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône. La coopérative commercialise globalement 80 tonnes d’huiles essentielles de lavande et lavandin (achetées entre 16 à 23 €/kg au producteur), 30 tonnes de fleurs séchées, 20 000 bouquets de lavande et lavandin et 200 kg de tilleul officinal. Des produits dont elle certifie l’origine, qu’elle analyse, filtre et assemble dans le but d’approvisionner les secteurs pharmaceutiques, agroalimentaires, cosmétiques ainsi que la parfumerie. La production est achetée par une quinzaine de négociants et une cinquantaine d’entreprises transformatrices ayant leur siège ou une antenne dans la région.
De 1968 à nos jours
Pour ses quarante ans d’existence, Eliane Brès, présidente de France Lavande, a rassemblé mercredi 23 octobre une cinquantaine de personnes devant les bâtiments actuels de la coopérative, qui sont ceux de l’ancienne Sicalav (société d’intérêt collectif agricole). Outre les membres du conseil d’administration de France Lavande, on notait la présence, entre autres, de Géraud Bontoux, maire de Montguers, Pascale Rochas, conseillère départementale, Didier-Claude Blanc, conseiller régional, Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d’agriculture de la Drôme, Bert Candaele, directeur du Crieppam, Stéphane Levis-Valensi, représentant la sénatrice Marie-Pierre Monier, ainsi que des représentants des sociétés Biosphères et Givaudan.
Vincent Clary, directeur de la coopérative, a présenté les quatre membres du personnel faisant tourner l’entreprise avant de tracer un rapide historique de la structure depuis la création de la Sicalav en 1968 jusqu’à nos jours en passant par la création de France Lavande en 1984, le rachat des bâtiments au Département en 2015 et la signature de plusieurs contrats avec l’entreprise Givaudan, leader mondial en création de parfums et d’arômes.
Une structure à taille humaine
Le conseil d’administration n’a pas souhaité faire grandir davantage la coopérative, optant pour une structure à taille humaine. Les producteurs, confiants en leur coopérative, travaillent de manière responsable et font face aux impacts du changement climatique, ont souligné les responsables. Avec les organismes de la filière lavandicole, des solutions techniques sont recherchées pour lutter contre les ravageurs des cultures, pour assurer l’amélioration variétale et mettre en œuvre des pratiques innovantes. « Les utilisateurs de matières premières issues de plantes à parfum et aromatiques donnent de la visibilité et aident à travailler de manière durable. »
Lors de cette cérémonie d’anniversaire, Bert Candaele, directeur du centre régional interprofessionnel d’expérimentation en plantes à parfum, aromatiques et médicinales (Crieppam), a évoqué les conséquences du changement climatique et les pratiques à mettre en place pour limiter ses effets, comme les couverts végétaux, le recyclage des matières organiques, la gestion de l’eau... Des représentants de la société Givaudan, partenaire majeur de France Lavande, imaginent ce que seront « la lavande et le lavandin de demain ». Enfin, les ingénieurs de Biosphère ont expliqué proposer des démarches vertueuses pour la régénération et la restauration des écosystèmes sur le terrain.
J-M. P.
Une conjoncture internationale incertaine
Cette cérémonie d’anniversaire a aussi été l’occasion de faire un point sur la conjoncture. En forte croissance jusqu’en 2021, le marché mondialisé des plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM) souffre depuis plusieurs années du ralentissement de la consommation. Les accidents climatiques et les ravageurs comme la noctuelle rendent incertain le développement de la filière. La chambre d’agriculture de la Drôme assure l’animation d’un plan de soutien visant à l’adaptation des pratiques, au renforcement de la structuration de la filière lavandicole, à la mobilisation autour des problèmes prioritaires. Grâce au plan régional de filière PPAM 2023-2027, les élus de la Région Auvergne-Rhône-Alpes proposent la création de nouvelles actions pour accompagner la communication, la diversification avec des cultures émergentes de PPAM et l’aide à l’acquisition de plants sains. De quoi redonner des perspectives pour les quarante prochaines années...
J-M. P.
