L'usine d’aliments de Duc entièrement rénovée
Après trois ans d'études et de travaux, Duc a inauguré son tout nouveau site de fabrication d'aliments pour volailles de Montmeyran.

Reconstruit de fond en comble, le site de fabrication d'aliments Nutri-Bourgogne du volailler Duc, à Montmeyran, transforme désormais 44 000 tonnes de céréales par an, dont 31 000 tonnes produites localement soit l'équivalent de 4 000 hectares. Dès l'année prochaine, 50 000 tonnes d'aliments seront produites ici. Sa capacité pourrait encore augmenter, l'usine fonctionnant actuellement cinq jours par semaine en 2x7.
Près de sept millions d'euros ont été investis sur ce site construit à la fin des années 1970 et qui avait considérablement vieilli. Le 20 mars, l’inauguration de l'usine entièrement rénovée a rassemblé plus de deux cents personnes : éleveurs et céréaliers, entreprises ayant participé au chantier, salariés de Duc ainsi que des élus et personnalités locales.

« Nous continuerons d'investir en France »
« Le site a bénéficié d'un plan d'investissement ambitieux pour sa modernisation, c'est une étape majeure », a déclaré Kees Kraijenoord, président du groupe néerlandais Plukon (propriétaire de Duc depuis 2017). Il a mis en avant sa stratégie de développement pour la production de volailles dans le Sud-Est, « afin de contribuer à l'autonomie alimentaire de la France ». Et d'ajouter : « Nous continuerons d'investir en France pour la croissance des marchés de la volaille ».
Duc est désormais solidement ancré dans la Drôme, et plus largement dans la région Sud-Est, avec un couvoir à Crest, un réseau de 46 éleveurs et 95 bâtiments avicoles, des agriculteurs céréaliers et cette nouvelle fabrique d’aliments à Montmeyran, sans oublier l'abattoir de Saint-Bauzély dans le Gard (260 000 poulets par semaine).
La réhabilitation de l’usine d’aliments de Montmeyran permet à Duc de garder le contrôle d’un secteur stratégique, de confirmer son engagement dans sa filière d’élevage et d'améliorer l’efficacité nutritionnelle des aliments produits. Selon Duc, le site rénové assure une traçabilité maximale depuis l'arrivée des céréales et autres ingrédients (tourteaux, acides gras, acides aminés).

Une filière « en circuit court »
Lors des prises de parole, Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d'agriculture de la Drôme, a salué le choix d'une reconstruction sur le même site, « ce qui évite de consommer du foncier et de laisser un site industriel en friche ». Il a également mis en avant le développement d'une filière « en circuit court avec un ensemble d'outils et d'acteurs présents localement ». Par ailleurs, il a pointé les difficultés qui entravent la construction de nouveaux poulaillers et ce « alors que les projets respectent la réglementation ».
La présidente du Département de la Drôme, Marie-Pierre Mouton, a qualifié ce nouveau site de « très bonne nouvelle pour l’agriculture drômoise et notamment pour les filières avicole et céréalière, où le cercle vertueux du circuit court est établi. Cette nouvelle unité est créatrice de valeurs, de conquête de nouveaux marchés et de souveraineté alimentaire ». Elle a aussi rendu hommage à Gérard Bourgoin, fondateur de Duc décédé le 2 mars dernier.

Olivier Amrane, vice-président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et délégué à l'agriculture, a rappelé que la viande de volailles est la plus consommée en France. Il a par ailleurs souhaité que les collectivités aient le choix dans leur approvisionnement pour la restauration et que le repas végétarien ne soit pas imposé dans les cantines.
« Merci d'avoir investi dans ce territoire, vous avez fait le choix judicieux de rester ici avec un outil de production performant », a déclaré le préfet de la Drôme. Thierry Devimeux a également mis en avant une économie en circuit court, moins impactante pour l'environnement et qui réduit la dépendance aux importations.
Christophe Ledoux
Usine de Montmeyran : process de fabrication

L'usine d'aliments de Montmeyran fonctionne avec un process bien établi comprenant plusieurs étapes : réception des céréales et autres ingrédients, dosage, broyage, mélange, granulation, émiettage, tamisage, chargement et livraison. S'ajoutent une dératisation permanente et l'intervention d'un fauconnier pour effaroucher les pigeons.
Tout au long de la chaine, un contrôle qualité est réalisé avec une traçabilité complète, souligne Duc.
L'aviculture : « Une activité sûre »
Selon le groupe Duc, « l'aviculture est une activité historique et sûre qui pérennise des exploitations agricoles et permet l’installation de jeunes agriculteurs. Elle assure un débouché local pour la production de céréales et peut être complémentaire à d’autres activités agricoles. Enfin, elle contribue à la dynamique économique du territoire (transport, prestataires, sous traitants, fournisseurs…) ».
Le groupe Duc en chiffres
300 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2024.
74 600 tonnes de produits finis.
798 salariés.
8 sites.
200 éleveurs.
135 000 tonnes de céréales consommées.
Le marché de la volaille en France
2,16 millions de tonnes consommées en 2024.
31,6 kilos par habitant dont 24,9 kg de poulets.
Hausse de la consommation : + 15 % sur cinq ans (+ 9,8 % entre 2023 et 2024).
Près de un poulet sur deux importés : 48 % en 2024 (contre 10 % en 1990 et 25 % en 2000).
Source : Anvol