La filière noix se dote d’une association nationale
Afin de structurer la filière noix française, une association nationale est née. Elle est présidée par le Drômois Christian Nagearaffe.
L’Association nationale Noix de France (A2NF) a été officiellement créée le 18 mars à Clermont-Ferrand, avec pour président le Drômois Christian Nagearaffe (président du CING, Comité interprofessionnel de la Noix de Grenoble) et pour vice-présidents Fabien Joffre (par ailleurs président d'Inter Noix Sud-Ouest et président de la noix du Périgord), Jean-Claude Darlet et Jean-Louis Chapeyroux. Elle réunit des producteurs et associations de producteurs des deux principaux bassins - le Sud-Est (noix de Grenoble) et le Sud-Ouest (noix du Périgord) - et espère fédérer au moins 80 % de la production française.
Son objectif : structurer la filière. « La crise de surproduction de 2022, avec écroulement des prix, a été un électrochoc » , explique Christian Nagearaffe. Nous allons travailler à fixer un cap, nous voulons notamment avoir une vision claire de l’inventaire des vergers et des volumes produits en France ; défendre nos moyens de production, nous organiser pour mieux connaître le marché, peut-être développer de nouveaux débouchés (cerneaux, huile), travailler sur la recherche, le renouvellement des vergers… »
En complément de l'interprofession
L’A2NF souhaite pouvoir lever des cotisations auprès des membres et non-membres et qu’ainsi « tout le monde cotise ». Il ne s’agit pas de créer une interprofession aux yeux de ses dirigeants, « la seule interprofession reconnue en noix étant le CING », souligne Christian Nageraffe.
Suite à la crise, le CGAAER* avait publié un rapport en 2023 suggérant aux producteurs de créer « une organisation nationale capable de les représenter au niveau national puis une organisation équivalente à une interprofession capable de générer un budget conséquent, soit dans le cadre d’Interfel (à l’image du bureau interprofessionnel du kiwi), soit dans celui d’une association d’organisations de producteurs nationale ».
« Côté Sud-Est, l’A2NF va permettre de nous structurer nationalement et d'être en étroite collaboration avec le bassin nucicole du Sud-Ouest et d'être ainsi beaucoup plus efficace pour la filière, ajoute Christian Nagearaffe. Cela va aussi nous permettre d'être visibles au niveau national, ce qui est très important pour la défense de nos moyens de production. »
Pour rappel, la France produit en moyenne 38 000 tonnes de noix par an, la Chine 1,4 million de tonnes surtout pour le marché intérieur, les États-Unis 680 000 tonnes et le Chili 170 000 tonnes surtout vers l’export (données 2022).
C.L. avec Agra
Noix de Grenoble : « Vers un retour à la normale »
« Avec à peine 10 000 tonnes, l'année 2024 a été une année assez faible en volumes de Noix de Grenoble. Du fait de conditions climatiques défavorables, la qualité a été moyenne, avec beaucoup d'écarts de tri, indique Christian Nagearaffe, président du Comité interprofessionnel de la noix de Grenoble (CING). Les stocks se sont complètement résorbés après une année 2023 catastrophique en termes de volumes de production. Les marchés sont repartis à la hausse avec des prix qui reviennent à la normale progressivement du fait du peu de marchandises. À noter, les États-Unis et le Chili ont eu de petites récoltes avec des qualités moyennes.
La saison 2025 s'annonce sous de bons auspices si la météo et le climat sont cléments. On devrait revenir à un retour à la normale pour la filière Noix de Grenoble. »
Propos recueillis par C.L.
* CGAAER : Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux.