« La théorie du boxer » lance sa campagne d’impact
Nathanaël Coste est réalisateur du documentaire « La théorie du boxeur » et co-fondateur de Kamea Meah Films, plateforme de production et de diffusion de films documentaires basée à Crest.

Comment a été reçu le documentaire La Théorie du Boxeur par le public depuis sa sortie au cinéma le 27 mars 2024 ?
Nathanaël Coste : « Le film a été diffusé dans la Drôme à partir de l’automne 2023 avec une première à Crest qui avait réuni plus de 500 personnes. Ça m’a beaucoup rassuré car les agriculteurs filmés se sont reconnus dans le message du film, quelle que soit leur sensibilité. C’est une base de discussion commune autour de l’adaptation au changement climatique et des problématiques agricoles. Par la suite, je suis allé présenter le film dans le Golf du Morbihan. Je ne m’attendais pas à ce qu’il s’exporte. Avec l’association Kamea Meah Films, nous l’avons porté au cinéma. C’était un sacré pari. Nous avons donc assuré sa diffusion avec des avant-premières. Depuis, le film a été diffusé dans une quarantaine de cinémas et d’autres lieux. Il y a eu près de 900 projections et 35 000 spectateurs. »
Vous êtes réalisateur mais aussi cofondateur de la plateforme de production et de diffusion de films documentaires Kamea Meah Films. D’où vous vient cette passion pour le cinéma ?
N.C : « J’ai fait des études de géographe qui portaient sur les relations entre les êtres humains, leur milieu, leur mode de vie et la manière dont se créent nos systèmes sociaux et économiques. À l’université, j’avais un module vidéo, c’est comme ça qu’a commencé cette passion. Je suis parti au Mali pour faire un documentaire sur les percussions mandingues. À l’époque, j’avais 19 ans. J’ai choisi le format documentaire pour le rendu de ma maîtrise de géographe en 2007. « Eau douce ou amère » porte sur l’irrigation dans le sud de l’Inde. En 2009-2010, j’ai co-réalisé le documentaire “En quête de sens” avec Marc de La Ménardière. Nous avons fait ce road-trip initiatique qui a nécessité sept ans de travail. C’était un voyage pour interroger le monde moderne. L’association Kamea Meah Films a été fondée en 2011 pour assurer la production d’« En quête de sens ». Le rôle de la plateforme est d’accompagner les personnes dans la production de leur film documentaire citoyen, sa distribution et sa diffusion auprès d’associations, de cinémas… Il y a eu un arrêt pendant le Covid puis je suis retourné à la réalisation en 2021 avec “La théorie du boxeur”. »
De nouveaux projets pour 2025 ?
N.C : « Nous produisons “Sortir du ring”, une websérie qui permet de creuser davantage les sujets abordés dans “La théorie du boxeur”. Nous abordons plusieurs sujets comme la distribution alimentaire ou encore l’agriculture de conservation. La première saison se compose de dix épisodes d’environ cinq minutes chacun. Nous y retrouvons des agriculteurs drômois mais aussi d’autres professionnels d’autres départements. La première saison est visionnable gratuitement sur Youtube, la plateforme Imago.tv et le site du film. Une collecte de fonds pour nous aider à financer la deuxième saison est en cours. Avec l’équipe de Kamea Meah Films et du bureau d’études Solagro, nous développons aussi une campagne d’impact du film “La théorie du boxeur”. Nous montons une formation à destination des élus locaux et des services de l’État avec des extraits du film. L’animation dans des lycées agricoles est aussi en projet pour l’année 2025. Enfin, nous souhaitons aussi proposer aux agriculteurs qui le souhaitent d’organiser des projections du film entre eux à des tarifs préférentiels. L’ensemble de ces projets nécessite aussi de nouveaux financements donc nous recherchons des mécènes privés pour nous soutenir. »
Plus d’informations sur le site latheorieduboxeur.fr
Propos recueillis par Morgane Eymin