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Syndicat

Le syndicat caprin devient bi-départemental

Lors de son assemblée générale, qui s’est tenue vendredi 10 janvier à la MFR de Divajeu, le syndicat caprin de la Drôme a annoncé devenir bi-départemental en intégrant l’Ardèche à son périmètre d’action.

 Le syndicat caprin devient bi-départemental
L’un des défis du syndicat : toucher les nouveaux installés. « C’est un combat à continuer. Il faut que les gens qui s’installent se forment et ne restent pas dans leur coin », avance le conseil d’administration. ©ME-AD26

Voilà plusieurs années que l’idée d’un syndicat bi-départemental est en réflexion. Le syndicat caprin de la Drôme a décidé de sauter le pas et a annoncé à ses adhérents, lors de son assemblée générale vendredi 10 janvier, que l’association s’ouvrait aux éleveurs ardéchois. « Côté Ardèche, le syndicat n’était pas très actif et les éleveurs se rapprochaient de nous pour obtenir des informations et des conseils », rapporte Damien Brunet, président de l’association. Un regroupement qui va permettre aux Ardéchois de bénéficier des formations et des conseils du réseau.

Mobiliser les adhérents

Le syndicat, qui a fêté ses soixante ans en 2023, voit son nombre d'adhérents augmenter . En effet, près de 130 personnes sont désormais membres de la structure. En Drôme et en Ardèche, la filière caprine enregistre de meilleurs taux d’installation que dans d’autres départements. « En Ardèche, on installe autant qu’on arrête », estime Denis Dumain, trésorier adjoint du syndicat et éleveur ardéchois. L’un des défis de l’association : toucher les nouveaux installés. « C’est un combat à continuer. Il faut que les gens qui s’installent se forment et qu’ils ne restent pas dans leur coin », avance le conseil d’administration. Le syndicat souhaite mobiliser plus de personnes sur les formations certifiées Qualiopi qu’il propose. « C’est ce qui nous fait vivre. Si on les arrête, cela va devenir compliqué. Comment faire sortir les éleveurs de leur exploitation ?, s’inquiète Damien Brunet. Nous sommes de plus en plus pris sur nos fermes mais il va falloir trouver des solutions et des formations utiles aux éleveurs ». En 2023-2024, 125 stagiaires ont ainsi été formés.

L'assemblée a été dirigée par Damien Brunet, Émilie Brugière et Denis Dumain. ©ME-AD26

Le syndicat lutte pour conserver sa proximité avec les éleveurs. Il espère d’ailleurs développer de nouvelles actions en Ardèche. Mais « il va falloir aller chercher les éleveurs sur le territoire », prévient le président de la structure. Une dizaine d’Ardéchois ont déjà adhéré au syndicat, représenté notamment par Émilie Brugière et Denis Dumain, deux éleveurs du département. Avec cette nouvelle union, le syndicat caprin s’ouvre aussi à de nouveaux départements limitrophes côté Ardèche.

Précurseur sur les chevreaux lourds

L’association a fait du label rouge pour la valorisation de la viande de chevreaux lourds son « cheval de bataille ». Une association d’éleveurs a vu le jour fin 2023 à cet effet (voir encadré). « Nous faisons du lait mais nous avons ce co-produit, cet autre atelier. Nous prônons une vision différente : les chevreaux naissent sur nos fermes, c’est à nous de leur trouver des débouchés », déclare Damien Brunet. Ainsi, le syndicat se réjouit de la création du Plan régional filière chevreaux 2023-2027, de l’association des éleveurs et du label rouge pour promouvoir la viande caprine. L’ombre au tableau : « le manque de structuration de la filière pour commercialiser la viande », observe le président du syndicat. « Avec le label rouge, nous travaillons à référencer les éleveurs pour savoir où trouver des chevreaux. Nous avons ajouté une carte sur le site du label », rapporte Émilie Brugière, vice-présidente.

Le syndicat se veut précurseur sur de nombreux domaines. Il s’est engagé dans des projets nationaux, tels que Pépit Climlactic, pour chercher des alternatives à l’alimentation des troupeaux, ou encore Pépit top cabri, travail réalisé avec la Ferme du Pradel pour recueillir des données sur l’alimentation des troupeaux. Ses membres se félicitent de la collaboration avec la ferme expérimentale du Pradel pour mener à bien certains travaux. D’autres projets mobilisent le syndicat, comme le programme d’études d’élevage de jeunes animaux laitiers du FiBL, institut de recherche de l'agriculture biologique. Enfin, l’assemblée générale a aussi approuvé le bilan financier qui s’avère positif pour l’année écoulée. Le conseil d’administration « en manque d’administrateurs » a pu se maintenir à neuf personnes, grâce à des adhérentes qui se sont portées volontaires en fin d’assemblée. « Botte secrète » du syndicat, Valérie Béroulle, animatrice-conseil, qui intervient aux quatre coins de la France pour apporter son expertise et qui permet à l’association d’engranger d’autres revenus. « Peu de structures comme la nôtre ont leurs propres salariés. C’est ce qui nous permet d’être précurseur », estime Damien Brunet. L’année 2025 marque toutefois le départ d’Aurélie Charrasse, animatrice et coordinatrice depuis sept ans au syndicat. L’association reste donc ouverte à de nouvelles candidatures pour occuper ce poste à mi-temps.

Morgane Eymin

Un objectif de 1 000 chevreaux en 2025

L'association, présidée par Denis Dumain, a pour but de devenir autonome d’ici 2030. ©ME-AD26

L’association de producteurs pour la valorisation de viande de chevreaux d’Auvergne-Rhône-Alpes a été créée le 22 janvier 2024. Denis Dumain en assure la présidence. Après la création du Plan filière chevreaux, il a démarché plusieurs professionnels (bouchers, engraisseurs, éleveurs) pour trouver des solutions de valorisation de la viande. C’est au salon Sirha à Lyon en 2024 qu’il a rencontré un acheteur de la grande surface Fresh intéressé par le projet. Après un essai à l’abattoir d’Aubenas en mars, les partenaires se sont finalement rabattus sur un autre atelier situé à Chartres. Au total, 200 chevreaux ont pu être valorisés et mis en vente dans plusieurs magasins Fresh. Les éleveurs ont été rémunérés environ 100 € la bête. Après cette première expérience, Denis Dumain a cherché d’autres ateliers de découpe. Les sociétés Carrel et Transfo Terroir ont été identifiées. Ainsi, pour 2025, le syndicat souhaite valoriser 1 000 chevreaux de dix kilos en moyenne. Elle cherche des éleveurs intéressés.