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Syndicalisme

La FDSEA 26 relance sa commission agricultrices

La FDSEA de la Drôme lance un appel aux agricultrices drômoises pour rejoindre sa commission départementale des agricultrices. 


 

Par M.E.
La FDSEA 26 relance sa commission agricultrices
©ME-AD26
Le réseau FDSEA/JA de la Drôme fédère une centaine d’agricultrices.

Difficile de dire à quand remonte la création de la commission des agricultrices au sein des la FDSEA de la Drôme. Claudine Chirouze, ancienne exploitante agricole, l’a toujours connue et animée. « Moi, je suis arrivée dans les années 1984. À l’époque, nous étions une vingtaine de femmes lors des réunions départementales. Au fil des années, ça s’est vidé », déplore celle, qui même retraitée, continue de s’impliquer au sein des instances syndicales et institutionnelles. Lundi 19 mai, le syndicat a convié son réseau à un groupe de travail pour « féminiser les instances ».

Un réseau d’une centaine d’agricultrices

Si le réseau FDSEA-JA de la Drôme fédère une centaine d’agricultrices, peu ont répondu présentes à la première réunion de travail. Toutefois, celles qui ont participé ont mis en place un plan d’actions pour remobiliser les agricultrices du réseau. Le tour de table a commencé avec plusieurs constats. « Ce n’est pas toujours évident de mettre des choses en place localement. Je vois beaucoup de femmes qui n’osent pas demander. Dans le monde agricole, on a parfois l’impression de ne pas avoir beaucoup évolué sur la place des femmes depuis les années 1980 », a rapporté Johanna Payot, agricultrice à Barcelonne. « Il n’y a pas que dans l’agriculture que c’est le cas », a tenu à souligner Mathilde, salariée agricole. De quoi surprendre Claudine Chirouze, retraitée depuis 2022.

"Dans le monde agricole, on a parfois l’impression de ne pas avoir beaucoup évolué sur la place des femmes depuis les années 1980"

« Je pensais que ça avait évolué », a soupiré la doyenne de la réunion. « Pourtant, les femmes ont joué un rôle de premier plan dans l’évolution du métier. À la FNSEA, Arnaud Rousseau a demandé qu’au moins une femme soit élue aux conseils régionaux », a déclaré Sandrine Roussin, présidente de la FDSEA 26. Et Claudine Chirouze de rappeler que dans le passé « la présidente de la commission des agricultrices devenait d’office vice-présidente de la fédération départementale ». 

"Les femmes ont joué un rôle de premier plan dans l’évolution du métier"


Une fois ces constats énoncés, les agricultrices ont balayé des thèmes et des actions pour mettre en avant les femmes du monde agricole. Johanna Payot a proposé la création d‘un groupe WhatsApp pour échanger entre agricultrices. Elle a aussi cité les formations en non-mixité, notamment sur la mécanique, mises en place par le Civam de la Drôme. « Pourquoi ne pas proposer une formation sur la prise de parole, dans un premier temps mixte puis dans un second temps entre femmes afin d’évaluer ces temps d’échanges ? », a proposé Claudine Chirouze. Côté événementiel, le groupe a envisagé la création d’un événement au profit d’Octobre rose. 

Remobiliser les femmes

Pour la FDSEA, l’enjeu est de taille, d’autant que Catherine Faivre-Pierret, présidente de la commission des agricultrices à la FNSEA, sera dans la Drôme en novembre lors du conseil départemental du syndicat. Objectif : lui remettre un document avec des leviers d’actions pour féminiser le syndicat. Au niveau national, « Regards d’agricultrices », un bulletin d’informations conçu par la commission est envoyé au réseau. Le comité travaille actuellement sur l’emploi, la jeunesse, la formation et les compétences des femmes du monde agricole.

Des thèmes qui font écho à plusieurs agricultrices présentes. « Parfois, les hommes ignorent les difficultés que nous pouvons rencontrer en tant que femmes que ce soit les menstruations, la grossesse, la ménopause ou même le fait que le matériel n’est pas adapté. Dans le milieu agricole, on dirait que c’est une maladie d’être enceinte. On ne parle pas assez des risques endurés durant la grossesse… Surtout qu’on attend souvent le dernier moment pour s’arrêter de travailler. Sans parler de la charge mentale, pour gérer les enfants ou les tâches domestiques. C’est difficile de trouver du temps pour s’impliquer », a rappelé Johanna Payot. 

"Dans le milieu agricole, on dirait que c’est une maladie d’être enceinte"

À l’issu de ce groupe de travail, les agricultrices ont lancé un groupe WhatsApp et vont contacter les femmes du réseau afin de créer un collectif. L’objectif sera de créer un espace pour travailler sur les thématiques qui touchent les agricultrices, de se soutenir et de s’entraider. Un groupe qui se veut « dynamique, sans sujet tabou et de confiance », a conclu Sandrine Roussin. Ce collectif pourrait permettre de créer des événements, un guide à destination des agricultrices, des formations… Tout reste à (re)construire pour la commission des agricultrices de la FDSEA de la Drôme. Une seconde réunion de travail, ouverte aux agricultrices qui le souhaitent, est organisée jeudi 12 juin à 9 h 30 au 50 route du Vieux village, à Soyans. 

Les personnes intéressées peuvent rejoindre le groupe WhatsApp au 06 65 03 04 79.