La cave Costebelle a fêté ses cent ans
Samedi 7 juin, plus d’une centaine de personnes étaient réunies pour fêter le centenaire de la cave Costebelle de Tulette.

En évoquant la saga historique de la cave Costebelle, « l'aventure a commencé avec 45 adhérents représentant un capital social de 76 000 francs et un premier millésime 1925 de 4 300 hectolitres », a raconté Michel Bellier, actuel président de la cave. Fondé le 2 juin 1925, le premier conseil d’administration était présidé par Raoul Mathieu, entouré de Raoul Monier, directeur. Quelques années plus tard, le 15 août 1939, est créée la cave Costes Rousse par 56 autres viticulteurs qui ne purent adhérer à Costebelle par manque de capacité. Avec quatre autres caves (Saint-Maurice, Suze-la-Rousse, Nyons et Vinsobres), elles donnent naissance en 1965 à l'Union des vignerons des Côtes-du-Rhône (UVCDR) à Tulette.
Chacune ouvre son caveau respectif, Costebelle en 1974 et Costes Rousses en 1985. Les deux caves ont travaillé ensemble dès 1983 sur la réalisation d'une station d'épuration commune, un projet qui a finalement vu le jour en 1996, puis le 26 janvier 2004 la fusion définitive, rétroactive sur le millésime 2003. En 2005, un nouveau caveau unique ouvre ses portes sur le site historique de Costebelle. Le directeur, Bernard Roustan, a rappelé les bienfaits de la coopération en soulignant les évolutions des consommateurs et les efforts de la cave pour les satisfaire, sur la qualité des rosés ou les cépages résistants pour s’adapter à la conjoncture.
Cent ans d’engagement dans la qualité
Mathilde Bédouin, œnologue de la cave, a retracé les différents investissements qui ont permis à la cave Costebelle, au cours de ces cent ans, de progresser dans une recherche permanente de la qualité. Dans les années 1970, ce fut tout d’abord la production de vins primeurs, puis de 1980 à 2000, la création de nouveaux espaces de cuveries autovidantes pour la vinification en rouge, une étape cruciale avec, en 1996, la première flash détente de l’appellation. Au début des années 2000, des quais de réception modernes et automatisés sont installés, ainsi que l’acquisition de pressoirs pneumatiques. Suivra la thermovinification sur le site de l’annexe en 2003, puis en 2013. Enfin, en 2017, les investissements concerneront un quai innovant pour la réception des polybennes et la récupération des jus de rosés, ainsi qu’un nouveau pressoir pour une maîtrise optimale de la production de rosés. Tous ces investissements font que l’outil à la disposition des techniciens est optimum.
Cent ans de confiance dans les dirigeants
Ainsi que l’a rappelé Marie-Pierre Monier, sénatrice de la Drôme, « la coopération c’est avant tout une histoire d’hommes et de femmes basée d’abord sur l’égalité un homme une voix ». Mais c’est aussi des centaines d’heures de dévouement au collectif des hommes et des femmes qui ont participé à la marche de l’entité, dont on ne peut citer les noms. Ceux des présidents successifs ont toutefois été rappelés : Mrs Mathieu, Meyssonasse, Surles, Bongard, Bellier. Ceux des cinq directeurs aussi : Mrs Monier, Andrillat, Vernet, Kaneko, Roustan. Pour la cave de Costes Rousses : Mrs Chave, Brunel, Chalon, Perret, Samson, Penable en tant que présidents ; et Mrs Pivet, Perret, Raspail, Roustan en tant que directeurs.
Inauguration de la fresque
Pour marquer ce centenaire, une fresque a été inaugurée. « C'est un témoignage vibrant de cette histoire, un symbole de notre engagement pour l’avenir » a déclaré Michel Bellier. L’œuvre est de Clément David (nom d’artiste : Klemz), dont l’arrière-grand-père, Raoul Mathieu, fut le premier président de la cave. « Cette fresque s’inscrit sur les murs de la coopérative dans la durée pour rappeler le passé et surtout pour projeter les passants vers un avenir confiant, a assuré le président. Gageons que placée où elle est, en bordure de la D 94 elle va, dès cet été, attirer les regards de milliers de touristes et automobilistes, inscrivant la cave de Costebelle encore un peu plus comme un haut lieu de la viticulture et de l’œnotourisme de la Drôme provençale. »
Marc Olivier